Le village de Minam Diop a abrité hier la pose de la première pierre du parc éolien de Taïba Ndiaye. D’une capacité de 158,7 mégawatts, la centrale repose sur une enveloppe de 150 milliards de francs Cfa et va produire suffisamment d’énergie propre pour couvrir les besoins de plus de 2 millions de personnes à partir de 2020.

Taïba Ndiaye va abriter en 2020 le plus grand parc éolien de toute l’Afrique de l’Ouest. Fruit d’un partenariat entre Lekela, Opic, Eiffage, Vestas, les travaux du projet, d’un coût de 150 milliards de francs Cfa, ont été lancés hier au village de Minam Diop. Un projet qui, selon l’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, Dr Tulinabo Mushingi, augmentera la capacité du réseau électrique du Sénégal de 24%, en utilisant l’énergie éolienne qui est propre et compétitive. «Ce projet en lui-même aidera le Sénégal à atteindre un objectif majeur du Plan Sénégal émergent (Pse) qui est la production d’au moins 20% de son électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici à 2020», dira le patron de la diplomatie américaine au Sénégal.
Chris Antonopoulos, directeur général de Lekela, principal investisseur dans ce projet, pense que «le parc éolien de Taïba Ndiaye est un jalon important pour le Sénégal. En tant que premier projet de grande envergure de production d’énergie dans le pays, il constitue un élément essentiel de la stratégie du gouvernement du Sénégal pour accroître la production d’énergie propre. Le projet aura un impact qui se prolongera sur plusieurs générations».

«Centre d’excellence pour les énergies renouvelables»
A ce titre, Massaër Cissé, directeur général du projet, indique que «Taïba Ndiaye est en face de devenir un monument célèbre dans le monde entier. La commune sera connue comme le berceau de l’énergie éolienne en Afrique de l’Ouest» car, explique-t-il, «le Sénégal sera pris en exemple par beaucoup d’autres pays dans la sous-région pour faire ce qu’on fera sur ce site». Il s’agit, selon M. Cissé, «de construire un centre d’excellence pour les énergies renouvelables où des centaines de travailleurs vont se familiariser avec l’énergie éolienne lors de la construction de ce parc». Aussi, poursuit le Dg du parc éolien de Taïba Ndiaye, «au cours des prochaines années, beaucoup d’autres travailleurs vont apprendre à utiliser cette technologie, mais aussi apprendre à la développer. Et on espère bien être à la source d’une inspiration pour le développement d’un centre technologique d’énergie renouvelable au Sénégal qui va rayonner au-delà de l’Afrique de l’Ouest».

Plus de 2 millions de bénéficiaires
La centrale éolienne qui consistera en 46 turbines éoliennes dont chacune est capable de produire 3,45 Mw s’étale sur une superficie de 42 ha. Elle fournira une énergie propre et bon marché pour améliorer la vie de plus de 2 millions de personnes au Sénégal. Aussi, elle va générer 400 emplois directs et des opportunités indirectes d’emploi durant le pic de sa phase de construction.
Pour dire toute la satisfaction des populations de la commune de Taïba Ndiaye de l’installation de ce projet dans leur commune, selon le maire Alé Lô qui signale que «le projet va booster l’économie locale». Aussi permettra-t-il à sa commune de «trouver une réponse par rapport à la demande des jeunes en termes d’emplois». Déjà, se réjouit l’édile de Taïba Ndiaye, «c’est la première fois qu’un projet, au-delà du barème officiel servi aux populations, a volontairement décidé de revenir pratiquement multiplier par deux les indemnités qui étaient initialement prévues». Mieux, poursuit-il, «il a mis en place une Ong au plan social qui va appuyer pendant toute la durée du projet les populations dans les domaines prioritaires, notamment la santé, l’éducation et l’accompagnement des jeunes et des femmes». Pour dire que «ce projet suscite beaucoup d’espoirs». Revenant sur le parc éolien de Taïba Ndiaye, le plus important au Sud du Sahara, d’un financement de 150 milliards en trois phases de 50 Mw, Dr Tulinabo Mushingi soutient que «c’est une parfaite illustration de l’engagement des Etats-Unis envers notre objectif commun qui est de rendre nos deux pays plus sûrs et plus prospères. L’amélio­ration de l’accès à l’électricité rendra le Sénégal plus sûr. Les Sénégalais pourront éclairer des lieux sombres, charger des appareils permettant une communication permanente et alimenter des hôpitaux et des technologies qui permettent de sauver des vies».
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