La campagne 2018/2019 de production de pommes de terre a démarré à Kayar avec la distribution des semences. Cette année, les maraîchers de la zone ont reçu 1 500 tonnes de semences pour un objectif de récolte de 100 mille tonnes contre 80 mille la saison dernière.

Pour approvisionner correctement le marché pendant au moins 10 mois, l’Association des producteurs maraîchers de Kayar (Apmk) se fixe un objectif de production de 100 mille tonnes de pommes de terre contre 80 mille la saison dernière. L’annonce a été faite au cours d’une cérémonie de réception de 60 conteneurs de semences de 26 tonnes chacun, soit une quantité de 1 500 tonnes. Selon Cheikh Elimane Dione, «les 60 conteneurs vont décharger en tout 1 040 sacs de 25 kg, soit 1 500 tonnes de semences de pommes de terre contre 1 300 tonnes l’année dernière». Le trésorier général de l’Apmk estime la prévision de récolte pour la campagne 2018/2019 à «100 mille tonnes contre 80 mille la campagne dernière» où, fera-t-il noter, «les prévisions étaient de 95 mille tonnes». Il explique : «Nous avons finalement récolté 80 mille tonnes, parce qu’il y avait des conditions climatiques défavorables avec l’apparition d’un brouillard épais entre les mois de février et mars qui s’était invité dans le déroulement de la saison de production». Mais, renseigne M. Dione, «cette année, les conditions militent en faveur d’une production d’au moins 100 mille tonnes. C’est parce qu’au-delà des conditions climatiques, il y a une évolution par rapport aux techniques d’irrigation. Il y a trois à cinq ans, ce sont des lances qui étaient utilisées dans ce cadre, mais aujourd’hui il y a le système d’aspersion du goutte à goutte qui ont tendance à accroître les rendements». D’ailleurs, signale le trésorier de l’Apmk, «les chiffres en donnent les justes mesures, car entre l’utilisation des lances et celle de l’aspersion et de la technique du goutte à goutte, les rendements sont passés de 25 à 40, voire 60 tonnes à l’hectare».
A sa suite, le président de l’Apmk, Ndiaga Fall, signale que Cayar est une zone de production de pommes de terre par excellence au Sénégal. «C’est une filière qui tire l’économie locale et cette importance est illustrée par la montée en puissance des semences», note le producteur qui donne l’exemple de 2012 quand les producteurs n’avaient reçu qu’un conteneur de semences de 35 tonnes. «En 2013, la quantité est passée à 7 conteneurs avant d’atteindre 50 lors de la saison 2017/2018 et 60 conteneurs cette présente campagne». Ainsi, l’Apmk remercie les autorités étatiques pour avoir créé les conditions de performance. Egalement pour avoir décidé le gel des importations de la pomme de terre et de l’ognon jusqu’à l’épuisement total de la production nationale en janvier prochain. Selon Ndiaga Fall, «la production locale de pommes de terre peut bel et bien satisfaire la demande nationale». Il donne l’exemple de la production des Niayes de la saison dernière qui avait correctement alimenté le marché pendant au moins 5 mois. Et ce, dit-il, «malgré les pertes constatées lors de la deuxième campagne et qui ont occasionné la perte de deux semis suite aux problèmes liés au climat. S’il n’y avait pas cette situation indésirable, la demande nationale pouvait être satisfaite durant 7 à 8 mois. Et cette année, avec les prévisions de récolte de 100 mille tonnes à Kayar, compte non tenu de la production des autres localités, le marché sera régulièrement approvisionné durant au moins 10 mois».
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