Comme la Charte de gouvernance démocratique des Assises nationales, les candidats de l’opposition se sont engagés dans la Plateforme opérationnelle de sécurisation des élections (Pose) qui a été lancée hier. Mais c’est sans compter avec le Pds dont l’absence a été très remarquée.

C’est fait ! La Plateforme opérationnelle de sécurisation des élections (Pose) a été lancée hier. Et elle est «exclusivement réservée aux intérêts supérieurs de la Nation», selon son coordonnateur Me Mame Adama Guèye, qui constate que, «pour la première fois depuis le code consensuel de 1992, notre pays s’achemine vers des élections sans consensus». La Pose est le résultat des concertations entre le leader du mouvement Senegaal bou bess, qui a renoncé à sa candidature, et les autres candidats déclarés à la Présidentielle de février 2019. Il y avait, entre autres, Idrissa Seck, Malick Gakou, Abdoul Mbaye, Hadjibou Soumaré, Ousmane Sonko, Issa Sall, Thierno Alassane Sall, Pierre Goudiaby Atepa, Madické Niang, Thierno Bocoum, ou des représentants de candidats. Sauf le Pds dont l’absence a été très remarquée. «La plateforme constitue un outil pour contrecarrer les projets de Macky Sall qui pose des actes présageant un attentat contre la démocratie constituant une menace grave pour les fondamentaux républicains que sont le droit de vote et la garantie de transparence d’un processus électoral», a dit Me Guèye. La Pose dénonce également «le contrôle total» des médias publics et «la volonté de maîtriser les médias privés» avec à la clé la nomination de Babacar Diagne à la tête du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) ou encore la loi sur les communications numériques. «Un dispositif, estime la Plateforme, pour préparer un hold-up électoral afin de s’assurer une réélection au premier tour».

Signature de la Charte de la Pose
Les parties prenantes entendent «freiner cet élan» du parti au pouvoir par une sécurisation des élections sur la base de «mutualisation des ressources et des compétences». Mame Adama Guèye et Cie s’engagent aussi à mettre en place un outil de contrôle de la distribution des cartes d’électeur. Ces composantes de l’opposition expliquent d’ailleurs les échauffourées notées lors du démarrage du dépôt des candidatures au Conseil constitutionnel par un «traitement de faveur» accordé au candidat de Benno bokk yaakaar. L’initiateur de la Pose juge l’utilisation de la force publique sur la personne de Malick Gakou «abusive». Les membres ont signé la Charte de la Plateforme pour prouver leur engagement solennel dans le combat.
Stagiaire