Ça a chauffé aux abords des rails quelques heures avant l’arrivée du Président Macky Sall à la gare de Rufisque. Des membres du front «Rabonnir Rufisque» ont voulu étaler leur mécontentement consécutif aux désagréments causés par les travaux du Ter. «Tout ce que nous réclamons ce sont des passerelles pour les populations qui peinent avec le Ter à rallier le centre-ville, nous ne sommes pas venus pour nous battre ou pour quoi que ce soit», a averti Djadji Ndiaye, membre du collectif. Brassards rouges sur le front ou au poignet, la quarantaine de manifestants ont été d’abord stoppés par les éléments de la police. Ce qui a ouvert la voie à des séances d’explications entre Forces de l’ordre et manifestants. Tout a soudainement basculé avec l’entrée en action de «gros bras» avec des body aux couleurs du parti présidentiel et estampillés ‘’marron du feu’’. En nombre plus important, les «gros bras» ont attaqué les manifestants et s’en est suivie une bataille rangée. En infériorité numérique, les manifestants se sont repliés usant de pierres pour riposter. Un branlebas accentué par les grenades lacrymogènes lancées par les policiers pour disperser la foule. Les manifestants ont finalement capitulé suite à la détermination des ‘’marrons du feu’’ qui les ont poursuivis jusque dans les quartiers Guendel et Dares Salam (Rufisque nord).
Le cameraman de la Sen Tv agressé
Dans leur progression, l’un d’eux a dégainé un pistolet. Une séquence que le cameraman de la Sen Tv, Habib Dia, a voulu immortaliser. Alors qu’il était sous le feu de l’action, l’homme au pistolet lui a intimé l’ordre de ne pas le filmer. Un autre surgissait de derrière le cadreur pour le prendre au collet ouvrant le visage du jeune cameraman à un 3ème marron du feu qui lui a donné un coup de poing sur la bouche. «Habib était en train de filmer un nervis qui avait brandi un pistolet. C’est à ce moment qu’un autre est arrivé pour lui intimer l’ordre d’arrêter. Alors que le ton montait, un autre est venu pour lui donner un coup de poing au visage», a relaté un témoin de la scène. Très remontés contre ce geste, les journalistes ne comptent pas laisser passer. Ils ont promis de déposer une plainte contre l’auteur du coup de poing qu’ils ont formellement identifié.
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