Abrogation des dernières mesures du Président déchu : DÉJAMMEHISATION

L’état d’urgence décrété par le Président Jammeh a été levé hier par les parlementaires réunis en session spéciale, la seconde en moins de deux mois. Ils ont aussi abrogé la prolongation du mandat de 3 mois du Président déchu. Curieusement, ce sont les députés de l’ex-parti au pouvoir qui ont introduit ces motions à l’Assemblée.
(Envoyé spécial à Banjul) – Les derniers actes posés par Yahya Jammeh qui voulait confisquer le pouvoir ont été effacés par le Parlement. La 2ème session spéciale de l’Assemblée nationale gambienne, convoquée hier pour statuer sur les motions de levée de l’état d’urgence et la prolongation du mandat des députés de 4 mois et du Président s’est tenue en présence de 39 députés sur les 80 que compte l’Hémicycle et a abrogé la prorogation du mandat de Jammeh et des parlementaires. Symbole de changement, ce sont les députés de l’Aprc (ex-parti au pouvoir) qui ont introduit la motion. Après les prières pour un bon déroulement de la session, le président Abdoulaye Bodian a donné la parole aux députés de l’Aprc pour expliquer les raisons qui sous-tendent cette proposition. Fabakary Tombong Jatta, député de Serrekunda, auteur de la motion, motive : «L’Assemblée nationale de considérer et d’adopter une résolution pour mettre fin à l’état d’urgence instauré en Gambie et cela, conformément à l’article 34, alinéa 5 de notre Constitution.» A sa suite, les députés dans leur écrasante majorité ont approuvé cette proposition qui a été votée à l’unanimité. Sa collègue Bineta Diédhiou du même parti et élue de Foni Brefet de soumettre à ses collègues une motion pour ne plus prolonger le mandat de l’ex-Président. Elle explique : «Je demande à cette auguste Assemblée d’adopter une résolution pour abroger la prolongation du Président Jammeh de 90 jours qui va du 11 avril au 11 juillet 2017. Cela n’a pas de sens parce que des nouvelles élections doivent être respectées, conformément aux souhaits des populations qui ont fait cette alternance. Nous ne devons pas être en marge de la volonté populaire.»