La famille de la presse sénégalaise est endeuillée avec la disparition hier du journaliste Baye Dame Wade. Le fondateur du magazine économique «Réussir» a succombé à une longue maladie. Ses confrères saluent «un homme généreux, pieux et poli».

Réveil douloureux hier pour la famille de la presse sénégalaise. Un de ses plus éminents membres, le journaliste Baye Dame Wade, s’en est allé. Le défunt était surtout connu à travers son magazine économique Réussir. Rappelé à Dieu des suites d’une longue maladie, le journaliste était diplômé en économie. Il fera d’abord un passage à l’hebdomadaire Nouvel Horizon avant de mettre sur pied le magazine Réussir en 2006, dédié exclusivement à l’actualité économique. Aussitôt que la nouvelle a été rendu publique, les hommages et témoignages n’ont pas tardé. Sur Facebook, ses anciens amis et collègues regrettent la perte d’un homme «généreux, pieux et poli». Pour le journaliste Oumar Fedior qui a longtemps travaillé à ses côtés, c’est un infatigable travailleur qui vient de nous quitter. «Pour lui, la vie se limitait au travail et à la prière. Il n’avait pas d’heure de repos», témoigne-t-il en soulignant que Baye Dame était un perfectionniste qui travaillait même les jours de fête. «C’était un grand journaliste. L’un des journalistes économiques les plus célèbres de ce pays. En 2000, le Collectif des journalistes économiques (Cojes) avait lancé un prix du journaliste économique de l’année. Baye Dame a été le seul à le remporter parce que le concours n’a pas continué. Cela montre un peu le niveau de sérieux qu’il avait dans son travail», raconte le directeur de publication du journal Le Quotidien, Mohamed Guèye. Eminent journaliste, l’homme se distinguait également par son humilité. «Baye Dame Wade fait partie de ceux qui m’ont accueilli à Nouvel Horizon en 2003. J’ai été marqué par sa gaieté, sa simplicité, son humilité et surtout sa piété», écrit à son tour Oumar Ndiaye, journaliste au Soleil. Sur les qualités de l’homme, tous sont unanime sur sa piété, mais aussi sa générosité sans faille. «Quand je l’ai connu, il était chef de Desk économie à Nouvelle Horizon. Un poste qu’il a tenu dix ans environ avant d’aller créer son propre organe qu’il a porté par ses propres efforts au point d’en faire un magazine de référence. C’était un véritable professionnel, reconnu par la corporation, bien ‘’sourcé’’ et qui avait de très bonnes relations avec tout le monde. C’était le genre de journaliste qui était très positif dans son travail. Il regardait toujours ce qui pouvait le faire avancer. Et ça se reflète dans le contenu du magazine qu’il a créé. Réussir était un challenge et on peut dire qu’il a relevé le défi», raconte avec émotion M. Guèye.
Petit-fils de El Hadji Abass Sall, Baye Dame Wade était «un battant qui avait réussi à s’imposer dans le paysage médiatique, un bon journaliste. Un homme courtois, positif et très aimable», écrit Safiétou Kane, ancienne journaliste au journal Le Quotidien. «Durant les trois mois que je l’ai côtoyé, je l’ai toujours vu avec son chapelet et ne ratant aucune prière. Il m’a toujours parlé de la retraite spirituelle qu’organisait sa famille dans le Ndiambour. Je le voyais à l’approche de cet événement être dans un grand engouement et dévouement. Signe qu’il vivait la religion», confie Oumar Ndiaye. Avec la disparition de Baye Dame Wade, c’est toute la presse sénégalaise qui est endeuillée. Marié, il laisse orphelines ses deux filles et une famille de la presse éplorée. Après la levée du corps prévue ce matin à l’hôpital Principal de Dakar, le défunt sera inhumé dans la terre de ses aïeux à Nguith. Qu’il repose en paix !
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