Le gouverneur de la Bceao a exhorté ses pairs de la Cedeao, hier à l’ouverture de la 53e réunion ordinaire du Comité des gouverneurs des banques centrales, à «persévérer dans l’accomplissement des efforts indispensables pour pouvoir se qualifier pour la monnaie unique». Car souligne Thiémoko Meyliet Koné, «le respect des critères liés au déficit budgétaire et à l’inflation reste un défi pour plusieurs pays de la communauté».

La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) et l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Amao) ont organisé hier à Dakar, la 53e réunion ordinaire du Comité des gouverneurs des banques centrales des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Cette réunion devrait faire le point sur l’état d’avancement des activités assignées aux banques centrales de la région dans la feuille de route pour la création d’une monnaie unique de la Cedeao en 2020 ; mais également, examiner le renforcement des capacités de l’Amao et l’état de la convergence au sein de la Cedeao.
Sur ce dernier point, le gouverneur de la Bceao a relevé qu’au «titre de l’année 2018, les premières estimations du rapport sur la convergence macroéconomique indiquent une relative amélioration des performances des Etats membres de la Cedeao, tout en constatant que le respect des critères liés au déficit budgétaire et à l’inflation reste un défi pour plusieurs pays de la communauté. Il nous faut à cet égard, persévérer dans l’accomplissement des efforts indispensables pour pouvoir se qualifier pour la monnaie unique». Pour Thiémoko Meyliet Koné, «des actions vigoureuses et concertées devraient également être engagées pour atténuer les faiblesses structurelles des économies ouest-africaines, notamment dans le domaine des infrastructures socio-économiques».
S’agissant du renforcement des capacités de l’Amao afin de lui permettre de jouer le rôle de l’Institut monétaire de la Cedeao, il lui «paraît essentiel d’insister sur l’urgence de doter l’Agence en ressources humaines et financières adéquates lui permettant de prendre en charge rapidement les activités qui lui sont assignées». Dans ce cadre, soutient le gouverneur, «nous devons saluer le geste des autorités de Sierra-Leone pour les nouveaux locaux mis à la disposition de l’Amao pour la relocalisation de son siège dans un environnement plus approprié». M. Koné a ensuite félicité «la Commission de la Cedeao pour la création et l’opérationnalisation du Fonds spécial pour le financement des programmes de la feuille de route révisée».
Les premières requêtes de financement soumises par les institutions bénéficiaires de­vraient être examinées, lors de la deuxième réunion du Conseil de gestion de ce Fonds. A ce propos, informe l’autorité de  l’Institut d’émission commun aux huit Etats membres de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa), «la Bceao a payé l’intégralité de sa contribution financière dans ce Fonds, tout comme la Banque du Ghana». Ainsi invite-t-il «l’ensemble des parties prenantes à en faire de même au plus vite, en vue de rendre cet instrument pleinement opérationnel».
La 53e réunion du Comité des gouverneurs intervient dans un contexte où les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao ont confirmé l’échéance de 2020 pour l’avènement de la monnaie unique et donné des orientations précises sur les chantiers essentiels qu’il convient de mettre en œuvre de façon diligente, afin d’atteindre les objectifs visés.
Le gouverneur Koné s’est ainsi réjoui «des avancées réalisées par le Groupe de travail constitué de la Commission de la Cedeao, la Bceao, la Banque centrale du Nigeria et la Banque du Ghana, chargé de faire des propositions sur le cadre de politique monétaire, le régime de change et le modèle de la future banque centrale». En effet, rappelle-t-il, «lors de leur réunion tenue le 11 décembre 2018 à Abuja, les membres de ce Groupe de travail ont décidé, de façon consensuelle, de recourir à des consultants indépendants pour mener des études détaillées et faire des propositions sur ces trois dossiers. Les résultats de ces études sont attendus en avril 2019 et serviront d’éléments d’appréciation pour approfondir nos propres réflexions et parvenir à des solutions consensuelles et adaptées à la Commission que nous voulons constituer».
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