A Rufisque, les initiateurs du Laboratoire de recherche des transformations économiques et sociales (Lartes) Jangandoo veulent inverser les tendances actuelles. Selon les derniers chiffres, on avait un taux de réussite en lecture de seulement 16%, de 20% en mathématiques et de 22% pour la culture générale.

Les efforts déployés depuis le lancement du programme Jangandoo (baromètre de la qualité des apprentissages) en 2012 n’ont pas permis une résolution conséquente des difficultés rencontrées par les élèves dans les enseignements-apprentissages. Rokhaya Cissé l’a fait savoir mardi lors d’une rencontre au centre régional de formation des personnels de l’éducation. «D’année en année, les résultats se confirment sur les difficultés vé­cues  par les enfants dans les disciplines fondamentales. Pour rappel, en 2016 on avait un taux de réussite en lecture de seulement 16%, en mathématiques de 20% et pour la culture générale 22%. C’est une tendance qui se confirme toujours. On observe qu’il n’y a pas beaucoup de progression dans les acquisitions dans ces disciplines», a fait savoir la chercheure à l’Ifan et  membre du Laboratoire de recherche des transformations économiques et sociales (Lartes). Pour autant, des correctifs ont été apportés au programme jangandoo pour une meilleure qualité des apprentis­sages. «On ne peut pas continuer seulement à évaluer ; c’est pour cela que nous avons commencé  à proposer des solutions depuis 2015 avec la remédiation communautaire sous l’intitulé képarou jangandoo. Cette idée a continué et à partir de 2018, nous avons commencé à mettre en œuvre un programme qui s’appelle Programme de remédiation à l’élémentaire au Sénégal (Prés) qui est dans une phase de montée en puissance», a noté Mme Cissé tout en faisant savoir que le «Prés» est entamé dans les régions de Kaffrine, Matam et Kolda en attendant son extension au reste du territoire. Rokhaya Cissé s’est exprimée en marge de la session de formation organisée par le Cabinet d’appui à la recherche à l’éducation et à la formation (Caref) pour l’évaluation de 2019 des enseignements apprentissages.  «Nous formons 50 animateurs et six superviseurs qui devront travailler dans 1850 ména­ges  repartis sur 94 districts de recensement (Dr). Ces animateurs doivent enquêter dans ces ménages en interrogeant les chefs de ménage, les directeurs d’école  et principaux de la proximité et enfin administrer un test aux enfants de 9 à 16 ans», a expliqué El Hadj Djéry Bâ, coordonnateur du Caref, une organisation partenaire du Lartes depuis 2012  dans le cadre du programme Jan­gan­doo.  Mbour, Ru­­fisque et Gué­diawaye sont les trois départements retenus pour l’évaluation qui démarre «en principe le 14 avril» et qui va durer un mois. «Nous ne nous contenterons pas seulement de tester. Une fois que nous aurons repéré les lacunes de l’enfant, nous proposons aux parents des solutions de remédiation. Ce que nous voulons c’est la pédagogie de la réussite», a relevé M. Bâ.

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