«Antigone, une histoire africaine», la pièce de théâtre adaptée de l’œuvre de Sophocle a été jouée ce mardi au cinéma Empire avec une mise en scène originale du metteur en scène italien Massimo Luconi. Cette manifestation théâtrale est une initiative de l’ambassade d’Italie à Dakar qui s’apprête à rouvrir son centre culturel fermé il y a 25 ans.
Sur initiative de l’ambassade d’Italie à Dakar, la scène du cinéma Empire de la Medina a accueilli un spectacle théâtral de haute facture. Antigone, une histoire africaine est une adaptation de la pièce écrite par Sophocle dans la Grèce Antique. Antigone est la fille d’Œdipe. Quand ses deux frères Etéocle et Polynice se battent en duel et perdent la vie tous les deux, leur oncle Créon décide qu’on attribuera tous les honneurs à Etéocle qui a su défendre et protéger la ville et qu’on jettera la dépouille de Polynice aux rapaces. Seulement Antigone, la sœur des deux défunts, ne tolère pas qu’on attribue tous les honneurs à l’un et qu’on insulte l’autre. Elle décide donc de remplir son devoir familial envers Polynice. Alors une nuit, Antigone sort de sa chambre et en secret va enterrer dignement son frère Polynice. Or le roi Créon a été formel, ce dernier n’est qu’un voyou et il n’a aucun mérite à être honoré, quiconque ira contre ce principe sera condamné à mort. Antigone est surprise, arrêtée et livrée à son oncle le roi. Elle est enfermée et condamnée à mort. A la fin, les gardes venant l’exécuter la découvre pendue dans sa chambre. En apprenant cela, Hémon, le fils de Créon et le futur époux de Antigone, se suicide. Morte de chagrin, sa mère Eurydice et l’épouse de Créon se suicident aussi, laissant le roi seul, méditant sur ses actes. Avec une mise en scène originale du metteur en scène Massimo Luconi, les jeunes comédiens venus de Saint-Louis ont fait vibrer la scène du cinéma Empire. Le metteur en scène qui a cherché à unir les expériences et les influences du théâtre européen d’avant-garde et les modalités du théâtre traditionnel africain réussit là une adaptation originale de l’œuvre de Sophocle. «J’ai travaillé avec un groupe de comédiens de Saint-Louis. A travers beaucoup de rencontres, des workshops entre 2012 et 2014, j’ai essayé de mélanger la culture du théâtre africain avec ma culture européenne», raconte M. Luconi. La touche originale de cette adaptation, l’irruption d’un griot parlant wolof, est selon le metteur en scène une façon de mélanger la culture du théâtre africain avec sa culture européenne. «Antigone, c’est un texte magnifique et c’est un conflit actuel», souligne-t-il. La pièce suivie par un nombreux public montre encore une fois qu’il n’y a pas de barrières entre les cultures, note Mme Cristina Di Giorgio du centre culturel italien.
Réouverture d’un centre culturel italien
Jusqu’en 1994, la ville de Dakar abritait un centre culturel italien. 25 ans après sa fermeture, la nouvelle politique culturelle de ce pays est favorable à une réouverture qui ne devrait plus tarder. C’est ce qu’a annoncé la directrice de ce centre. A en croire Mme Cristina Di Giorgio, le processus est bien avancé et il ne reste plus qu’à identifier le lieu adéquat pour accueillir le centre culturel italien de Dakar. Mme Di Giorgio qui a fait cette annonce à l’occasion de la soirée culturelle, organisée par l’ambassade d’Italie à Dakar autour de la pièce Antigone, une histoire africaine du metteur en scène Massimo Luconi, souligne que le centre qui sera ouvert va surtout dispenser des cours d’italien. «Il y aura aussi des événements culturels, pas seulement italiens, mais aussi sénégalais de façon à montrer le dialogue entre les deux cultures». Déjà, Mme Di Giorgio annonce un programme culturel assez fourni pour les prochains mois. En effet, durant le Festival international de graffiti qui a démarré hier à Dakar, un workshop est prévu à la Médina avec Docta et un graffiteur italien. De même, l’Italie sera présente au Festival de jazz de Saint-Louis avec des artistes invités. «En juin, on aura une pièce de danse contemporaine au théâtre national Daniel Sorano, une pièce italo-africaine dont la tournée en Afrique subsaharienne a démarré par Addis Abeba et Johannesburg et va s’achever à Dakar», informe Mme Di Giorgio.
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