Toutes les conditions sont réunies afin de faire du continent africain un grand marché de la musique en dépit de la «faiblesse» des statistiques affichées, a soutenu mardi à Dakar, Alexandre Deniot, directeur du Marché international du disque et de l’édition (Midem). Il y a beaucoup de travail à faire ensemble, mais «le potentiel est vraiment énorme. L’Afrique est en première ligne sur ce marché de demain», a-t-il dit à l’ouverture à Dakar du Midem african forum. «Le marché de la musique en Afrique est de moins de 2 % du revenu mondial de la musique enregistrée et 0,7% des redevances récoltées au niveau mondial, c’est très faible, et cela ne représente pas la créativité et le talent constatés sur le continent», a-t-il relevé. Le directeur du Midem a souligné qu’en 2020, il y aura à peu près cinq cent millions de personnes connectées sur les smartphones en Afrique. «Aujourd’hui, c’est 1, 2 milliards d’individus sur toute l’Afrique et sur la partie subsaharienne, on a 1 milliard de personnes. Et d’ici à 2060, la population africaine sera de 2,6 milliards d’individus et ils ont moins de 30 ans avec un fort besoin pour la musique», fait-il valoir.
Toutefois, poursuit Alexandre Deniot, «il y a des challenges à relever et c’est pour cela que le Midem est là pour réfléchir et voir comment faire». Le directeur du Midem dit croire au marché africain de la musique et notamment à celui du Sénégal, justifiant, selon lui, l’organisation de la deuxième édition du Midem african forum à Dakar. La capitale sénégalaise est la première étape d’une tournée africaine qui mènera les organisateurs dans deux autres villes notamment Douala au Cameroun et Lagos au Nigeria. La tenue de cet évènement à Dakar est «un signe encourageant de la vision que vous avez de la place et du rôle de notre pays dans la stratégie d’extension du Midem sur le continent africain», a lancé le Secrétaire général du ministère de la Culture, Birane Niang.
«Nous interprétons cette visite comme une détermination de votre part à œuvrer au rayonnement de la musique africaine sur la scène internationale», a-t-il dit. Pour Birane Niang, il est nécessaire que le Marché des arts du spectacle d’Abidjan (Masa) et le Festival panafricain de musique (Fespam) tirent part des apports de référents universels comme le Midem. L’édition 2019 de l’évènement est prévue du 4 au 7 juin prochain au Palais des festivals à Cannes (France). Il a pour vocation de faciliter les échanges entre professionnels de la musique et de valoriser les relations entre les acteurs clés de l’écosystème musical. Il fédère depuis 53 ans, les principaux représentants de la musique et des industries culturelles et créatives et regroupe plus de 80 pays.
Aps
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