Dans le cadre de l’exploitation pétrolière et gazière, le plus important est de maitriser les coûts dans l’industrie, particulièrement les coûts de production, surtout s’il s’agit d’un contrat régi sur le partage des bénéfices issus de la production. «Qui dit bénéfice, dit coûts, parce qu’on retranche les coûts avant de considérer les bénéfices. Si on ne maitrise pas les coûts de production, on peut se retrouver à avoir un haut pourcentage de bénéfice mais en volume cela ne va pas représenter beaucoup d’argent pour le pays», a analysé hier Fary Ndao.
L’auteur du livre intitulé «L’or noir du Sénégal», animait ces derniers jours, une conférence publique sur L’amont pétrolier à l’Institut supérieur des métiers de l’automobile et de l’aviation Perform.
Il a entretenu les étudiants du processus d’exploration, à la production du pétrole et le partage des bénéfices issus de cette production. «Nous sommes dans une dynamique de mettre nos étudiants en face des professionnels du domaine de la distribution du pétrole et du gaz et de l’automobile», a indiqué le directeur des études à Perform, Boubacar Bertrand Baldé.
Selon Fary Ndao, la maitrise des coûts passe par une organisation interne en termes de lutte contre la corruption au niveau des ingénieurs, des auditeurs, des architectes pétroliers, la formation de ressources humaines de qualité. «Il y a plein de domaines en amont et en aval des constructions pétrolières. Il faut un contrôle permanent des coûts», a insisté M. Ndao. A l’en croire, le Sénégal n’a pas mal négocier ses contrats pétroliers et gaziers. «Les contrats de production sont positifs dans l’absolu pour le Sénégal. Si on est un pays pétrolier qui n’a jamais exploité sa ressource et qu’on se retrouve dans nos contrats au moins majoritaires sur les bénéfices, c’est bien négocié», convainc l’ingénieur géologue, selon qui le Sénégal a plus de 50% des profits dans tous les contrats. «Maintenant de 50% de quoi, c’est là où la question des coûts revient», s’est-il interrogé avant d’inviter les autorités à bien dépenser les rentes du pétrole. «Géologiquement, nous n’avons pas découvert des gisements comme ceux de l’Arabie Saoudite ou du Qatar, nous restons un pays très modeste avec 100 mille barils de pétrole par jour. Les Etats-Unis en produisent 12 millions et l’Arabie Saoudite 11 millions», fait remarquer M. Ndao. Il recommande surtout de mettre l’argent que le pays gagnera de cette exploitation dans de l’investissement et non dans le fonctionnement.
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