Pour sa première visite en Afrique, le ministre français de l’In­té­rieur sera à Abidjan et Dakar du 19 au 21 mai. Christophe Castaner abordera avec les Présidents ainsi que ses homologues ivoiriens et sénégalais les questions liées aux luttes contre le terrorisme et l’émigration clandestine et visitera des unités de gendarmerie et de police intervenant dans les domaines précités.

Dakar et Abidjan, terres de visite pour le premier flic de France. Le locataire de la place Beauvau va effectuer à partir de ce week-end sa toute première visite en Afrique. Une visite ministérielle qui vise surtout à «renforcer la coopération bilatérale avec ces deux partenaires phare de la France dans la région». Dans la capitale sénégalaise lundi prochain, de retour d’Abidjan, Christopher Castaner sera tour à tour, annonce Jeune Afrique, reçu par le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, et son homologue sénégalais, Aly Ngouille Ndiaye. Avec les autorités sénégalaises, les questions de sécurité liées à la lutte contre le terrorisme au niveau régional et la lutte contre l’émigration clandestine seront évoquées.
Une rencontre est aussi prévue entre le ministre français de l’Intérieur et le commandement du nouveau Groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention (Garsi) de la Gen­dar­merie nationale sénégalaise qui est chargé de renforcer le contrôle des frontières et mis en place avec l’appui de la France. Une illustration de la volonté des autorités sénégalaises d’accroître la vigilance «le long de (leurs) plus de 400 kilomètres de frontières avec le Mali, où les groupes jihadistes sahéliens ont établis leurs bases arrières».
La coopération entre Paris et Dakar dans le domaine de la lutte contre l’émigration clandestine fera aussi l’objet de discussions. Avant de retourner à Paris le mardi 21 mai, M. Castaner se rendra dans les locaux de la nouvelle Division nationale de lutte contre le trafic de migrants (Dnlt), «en charge de la judiciarisation des réseaux de passeurs».
Auparavant, l’officiel français aura fini de s’entretenir en terre ivoirienne, où il va poser les pieds demain dimanche, avec les autorités d’Abidjan. Ici, des échanges avec le premier des Ivoiriens, Alassane Ouattara, le ministre ivoirien de l’Intérieur, Sidiki Diakité, et le ministre de la Défense, Hamed Bakayoko. La lutte contre le terrorisme sous l’angle de la coopération régionale ne manquera pas d’être abordée. Surtout «une dizaine de jours après la libération au Burkina Faso des deux otages français enlevés au Bénin». «Comme l’explique une source à l’Elysée, les autorités françaises nourrissent ‘’une inquiétude particulière’’ pour leurs partenaires ivoiriens, voisins du Burkina Faso, où la situation sécuritaire s’est fortement dégradée», informe-t-on. Et l’on souligne que «Paris redoute qu’un nouvel attentat frappe la Côte d’Ivoire, pays stratégique où il compte d’importants intérêts économiques et de nombreux ressortissants». Et ce, après celui de Grand Bassam en 2016, fait-on remarquer. Un passage du ministre français de l’Intérieur à l’Ecole nationale de police de Côte d’Ivoire pour assister à une démonstration clôturera sa visite.

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