C’est la consternation au quartier Sare Guilele de Tambacounda. Samedi, en début de soirée, la fille du directeur général de l’Agence pour le développement local (Adl) a été retrouvée morte dans sa chambre. D’après les informations, elle aurait été violée, puis étranglée. La police a ouvert une enquête et placé en garde à vue le vigile du domicile.

Tambacounda est traumatisée. B. Camara, 23 ans, la fille du directeur général de l’Agence pour développement local (Adl), a été retrouvée morte dans sa chambre. D’après les informations, elle a été violée avant d’être étranglée à mort. C’est aux environs de 22h samedi que l’information a été rendue publique, jetant l’émoi dans les chaumières tambacoundoises. Au domicile de Malal Camara, au moment des faits à Dakar, la tristesse est palpable, les commentaires vont bon train, les versions se contredisent : «Elle a été violée et battue», martelaient certains. D’autres avançaient la thèse d’une strangulation. Informée, la police est descendue sur les lieux en compagnie du procureur et d’un médecin légiste. «Le certificat de genre de mort établi fait état de mort par viol et strangulation», a rapporté une source.
En attendant la fin de l’enquête, le vigile serait la première cible des limiers. Interrogé, il soutient qu’il était chez lui au moment des faits. «Seulement, des tâches de sperme auraient été retrouvées sur son pantalon», détaille un interlocuteur. Même si le mis en cause s’est défendu en soutenant que les traces de sperme proviennent d’un rapport sexuel eu avec son épouse. La police a pour le moment arrêté le vigile qui est en garde à vue depuis samedi au Commissariat urbain de Tambacounda. B. Camara vivait seule dans la maison, car ses parents résident à Dakar. «C‘est elle qui tenait le commerce de sa mère. Elle avait juste 23 ans et était réputée très courtoise et de très pieuse», témoignent des connaissances.

C’est horrible !
C’est cette image que gardera son père, atterré par cet acte ignoble. Revenu de Dakar hier matin, en compagnie de la maman de la victime, il est inconsolable même s’il s’en remet à la volonté divine. En tout cas, il était impossible de lui tirer un mot à cause de l’émotion qui l’étreignait. Abdoulaye Diouf, proviseur du lycée de Tambacounda, ami du père de la défunte, s’est chargé de réagir au nom de la famille de la victime. «C’est horrible. Une fille pieuse, très respectueuse et très courtoise s’en est allée, a regretté l’ami du papa de la victime. Pas plus tard qu’hier (samedi soir), elle a envoyé 25 mille à sa mère en guise de ‘’soukeurou koor’’. C’est dire combien elle était attachée à ses parents. Son père est sous le choc de même que toutes les populations. Il a roulé toute la nuit et est arrivé au petit matin (dimanche). Il est atterré.» L’enseignant a demandé une meilleure prise en charge de la question sécuritaire dans cette région où règne souvent la terreur. «C’est inquiétant et c’est horrible. Certes l’Etat a fait des choses, mais il est urgent de renforcer la sécurité des populations. L’on ne comprend plus qu’à des heures pareilles que des atrocités puissent être commises. Les populations sont transies de peur», précise ce proche de Malal Camara.
Cette affaire rappelle la disparition tragique de Coumba Yade, 18 ans, retrouvée morte dans la chambre de son petit ami Mamadou Saliou Baldé à Thiès. Elle aurait été poignardée par son bourreau suite à une altercation après avoir été violée.
afall@lequotidien.sn