Le ministre de la Santé et de l’action sociale et l’ambassadeur de l’Inde au Sénégal ont co-présidé hier, à Thiès, la cérémonie officielle d’ouverture de la 3e édition du Camp d’appareillage de Jaipur. Un camp de pose de prothèses orthopédiques au profit de 500 personnes handicapées entièrement financé par le gouvernement indien à hauteur de 82 millions de F Cfa.

Fruit d’une coopération entre le Sénégal et l’Inde, la 3e édition du Camp d’appareillage de Jaipur s’est ouverte hier au centre d’appareillage orthopédique de l’hôpital El Hadji Ahmadou Sakhir Ndiéguène de Thiès. Le ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, qui a présidé la rencontre aux côtés de l’ambassadeur de l’Inde au Sénégal, Rajeev Kumar, a magnifié l’organisation fréquente de camps d’appareillage orthopédique au profit des personnes handicapées par le gouvernement indien. Pour lui, c’est «un acte de haute portée sociale qui revêt à nos yeux une très grande valeur». Il rappelle que l’ambassadeur de l’Inde au Sénégal et ses collaborateurs «n’ont ménagé aucun effort pour la tenue de la troisième édition du Camp d’appareillage de Jaipur de 2019, après les éditions de 2010 et 2017». Abdoulaye Diouf Sarr explique : «Ce camp d’appareillage, débuté le 17 mai et qui s’étendra jusqu’au 23 juin 2019, permettra la réalisation de 500 protèges des membres inférieurs au profit de Sénégalais venus de toutes les régions du Sénégal. L’animation du camp se fera dans le cadre d’une approche d’échange de procédés entre l’équipe médicale indienne et les techniciens d’appareillage du ministère de la Santé et de l’action sociale.» Il dit : «Notre ambition est de faire de Thiès le hub de l’appareillage au niveau du Sénégal.» Selon le recensement général de la population, les personnes handicapées représenteraient 5,9% de la population, soit environ 800 mille habitants en valeur absolue. D’après Abdoulaye Diouf Sarr, «l’appareillage est donc un moyen de prévention du handicap et constitue pour les personnes handicapées un support technique qui permet de vivre normalement et de participer pleinement aux activités sociaux-économiques et d’envisager l’avenir avec optimisme et assurance». Aussi, le ministre a tenu a rappeler que «de 2012 à 2018, dans le cadre de la promotion de l’accès des personnes handicapées à l’appareillage et au service de réadaptation fonctionnelle, le Programme national de réadaptation à base communautaire a distribué gratuitement 4 920 appareils orthopédiques, aides techniques et produits essentiels, constitués de cannes, de béquilles, de lunettes, de fauteuils roulants et de crèmes solaires». Egalement, souligne-t-il, «l’accès des personnes handicapées au service de base a été facilité par l’avènement et la production de 50 mille 006 cartes d’égalité des chances, corrélés à divers avantages matériels et financiers». C’est pour simplement dire que «ce camp intègre parfaitement la ligne d’actions de la mise en œuvre de la politique sociale du Président Macky Sall avec en continuité une attention particulière et toujours bien suivie en direction de la personne handicapée».
Banda Diop, membre de la Fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées (Fsaph), estime que ce camp d‘appareillage «est une action de haute portée qui vient ainsi soulager des centaines de familles et permettre aux bénéficiaires d’accomplir un pas important vers l’autonomie». En effet, explique le secrétaire général de l’Association des handicapés moteurs du Sénégal, «le diagnostic fait sur la situation des personnes handicapées au Sénégal a révélé, entre autres difficultés, de sérieux problèmes d’accès à l’appareillage, premier maillon de la chaîne vers l’intégration». Cette rencontre va «donner l’opportunité à 500 personnes handicapées à travers le pays un coup de pousse inestimable. Car c’est aussi leur permettre de tenir debout, pour les enfants d’aller à l’école et pour les adultes de vaquer de manière plus rassurante à leurs besoins».
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