Les artistes musiciens ont montré hier leur mécontentement en ce qui concerne la gestion de la Société des droits d’auteur et droits voisins (Sodav). Lors d’une conférence de presse à l’hôtel Alfifa, Mame Gor Diazaka, Pape et Cheikh et d’autres artistes plaident pour une meilleure administration des droits des artistes et veulent qu’une loi sur le statut de l’artiste soit mise sur place.

Depuis l’arrivée de la Sodav en remplacement du Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda), les artistes musiciens ne sentent pas d’évolution. En effet, selon eux, la Société des droits d’auteur et droits voisins ne respecte pas les paiements et utilise les moyens des artistes pour se satisfaire. «Ces gens qui sont dans cette Sodav boivent le sang des artistes. La façon dont fonctionne la Sodav ne nous plaît pas, car au temps du Bsda, on nous payait trois fois par an et aujourd’hui nous restons pendant des années sans être payés. Ce que nous dénonçons, car c’est une mauvaise gestion», dénonce Mame Gor Diazaka. C’est le même sentiment chez l’artiste musicien Pape du groupe Pape et Cheikh, selon qui la Sodav est restée cinq ans sans les payer. «La Sodav a mis cinq ans sans nous payer notre argent», souligne-t-il. Engoncé dans une chemise blanche, l’artiste musicien tape sur table et affirme que la Société des droits d’auteur et droits voisins n’intègre pas les artistes dans les instances de décisions, même quand elle élit un bureau. «Quand ils élisaient l’Assemblée générale qui est là actuellement, ils n’avaient même pas invité les artistes. Ils avaient ciblé ceux qu’ils voulaient pour mettre en place un nouveau bureau sans qu’on se rende compte.»
D’ailleurs, Mame Gor et ses collègues musiciens ne se limitent pas à dénoncer la gestion de la Sodav qu’ils qualifient de mauvaise, mais ils plaident pour que l’artiste soit reconnu au Sénégal comme dans les autres pays du monde. Selon eux, le gouvernement et son ministre de la Culture doivent travailler pour mettre en œuvre le statut de l’artiste. «On n’est pas reconnu, c’est notre combat, nous association des acteurs de la musique», réclame Zeynoul Sow. Il poursuit : «Nous disons au ministre de la Culture que ce ne sont que des lobbies qui sont derrière lui et pour leur unique intérêt.» Pour terminer son speech, le président des Acteurs de l’industrie musicale (Aim) ne reconnaît pas le Prix de meilleure société, attribué à la Sodav.