Dialogue entre artistes sénégalais et européens : Saint-Louis inaugure sa «Villa»

La première résidence de recherche et de création de l’Afrique subsaharienne installée à Saint-Louis, était une promesse du président de la République Française Emanuel Macron lors de sa visite à Saint-Louis du Sénégal. Ce vendredi, la «Villa Saint-Louis Ndar» a été inaugurée par l’ambassadeur de France au Sénégal, Son excellence Christophe Bigot, en présence du ministre de la Culture Abdoulaye Diop.
En visite à Saint-Louis le samedi 3 février 2018, le Président français Emanuel Macron avait pris l’engagement d’ériger la première résidence de création en Afrique subsaharienne, «pour permettre aux artistes sénégalais jeunes ou confirmés et, plus largement, aux créateurs africains de dialoguer ici, de construire ici, de montrer le visage de Saint-Louis au 21ème siècle». C’est cette promesse que la France, par le biais de son ambassade, vient de mettre en œuvre. Ce nouveau centre de connaissances et d’expériences innovantes dénommé «Villa» s’inscrira ainsi, selon Christophe Bigot, ambassadeur de France au Sénégal, dans le réseau des «Villas» internationales réputées comme les Villas Médicis, Velasquez, Kujoyama, Saïgon entre autres. Il précise dans la même lancée, que c’est à l’Afrique que s’adresse cette nouvelle institution, plus directement aux «créateurs africains». Dans le même esprit que la Saison Africa 2020 qui porte les voix africaines dans les territoires français, la «Villa Saint-Louis Ndar» entend matérialiser la porosité avérée entre les cultures par une mobilité des acteurs, des échanges de pratiques et une diffusion de productions.
A travers son programme de résidences, la «Villa Saint-Louis Ndar» et l’Institut français du Sénégal souhaitent accompagner le travail d’artistes de toutes disciplines et de chercheurs intéressés travaillant sur des problématiques en lien avec les patrimoines de la vallée du fleuve Sénégal et, par extension, à l’Afrique de l’Ouest. C’est pour cette raison que les projets choisis devront impliquer une collaboration avec des partenaires locaux, ont précisé les autorités consulaires françaises et de l’Institut français. Elles ajoutent que la «Villa Saint-Louis Ndar» répond à une demande locale, régionale et sous régionale. Installée dans les locaux de l’Institut français de Saint-Louis, la Villa accueillera des artistes, créateurs et chercheurs africains, français ou francophones sélectionnés par rapport à la spécificité de leur pratique, les thématiques abordées, l’état des travaux et les perspectives prévues. Ils seront choisis parmi des professionnels confirmés et d’autres récemment sortis des écoles de formation. Pour les sélectionner, un appel à candidatures sera lancé pour deux mois. Les dossiers seront dépouillés par un jury tournant.
Projets ancrés dans le territoire
Trois artistes pourront occuper la villa simultanément. Ils seront sélectionnés en partie pour l’ancrage de leur projet dans le territoire et leur aptitude à aller à la rencontre des populations comme les artisans locaux, les structures d’activité, toutes les entités qui pourraient nourrir leur projet à partir de l’intarissable richesse du patrimoine culturel local. Par ailleurs, l’artiste aura également une action de médiation avec les jeunes populations en se rendant disponible sur son temps aux publics divers (écoles, étudiants, artistes et artisans avec lesquels collaborer…). Un dernier lien devra se faire selon les concepteurs du projet entre les artistes français ou africains présents et les structures artistiques et institutions culturelles sénégalaises afin de donner un écho intérieur à la création qui se produit dans le pays, à Saint-Louis et en faire bénéficier les artistes et amateurs. Par ailleurs, la Villa offrira à ses résidents dans un atelier de création, une scène extérieure de production de 33m2, une galerie de 231m2 sur deux niveaux avec une mise à disposition de matériel technique suivant les disponibilités et les capacités techniques des ateliers (une autonomie technique est indispensable sur la durée de la résidence), avec la possibilité de présentation à des professionnels extérieurs à l’Institut français. Plusieurs disciplines privilégiées ont été ciblées. Il s’agit principalement des Arts numériques, des Arts plastiques, des Spectacles vivants, de l’Ecriture et de la Recherche. Le ministre de la Culture, présent à cette cérémonie, a magnifié le projet et félicité les autorités françaises qui contribuent ainsi à la promotion de la culture dans notre pays.
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