Exposition des oeuvres d’Erika Nimis au Village des arts : Dialogue entre les humains et les arbres

La photographe et historienne montréalaise, Erika Nimis, a offert une restitution de sa résidence au Village des arts de Dakar. Son travail a porté sur la thématique de l’arbre. Cette exposition est accompagnée d’œuvres de plusieurs artistes membres du Village (Louis Bassène, Touré Mandémory, Romain Morizzo, Daouda Ndiaye et feu Ismaïla Manga).
Erika Nimis, historienne et photographe, basée à Montréal au Canada, a eu l’idée de travailler sur la thématique de l’arbre. Elle est intervenue au Village des arts dans le cadre d’une résidence artistique, un échange entre le Sénégal et le Québec. Son projet photographique porte sur les arbres qui «résistent» dans les espaces urbains au Sénégal. Ces arbres, centenaires pour certains, sont à la fois témoins, poumons et marqueurs identitaires de la ville. Ce projet fait notamment écho aux Paysages urbains du peintre feu Ismaïla Manga (1957-2015), membre du Village des arts et Montréalais d’adoption (de 1988 à 2001), tout comme elle. Cette exposition de restitution est accompagnée d’œuvres de plusieurs artistes membres du Village (Louis Bassène, Touré Mandémory, Romain Morizzo, Daouda Ndiaye et feu Ismaïla Manga), qui ont abordé le thème des arbres dans leur travail.
Parmi les travaux qu’elle a présentés, plusieurs séries déclinent la présence des arbres dans la ville et les rapports que les uns et les autres entretiennent avec eux. L’arbre, tour à tour, se fait nourricier, poumon, parasol, banc, poubelle, élément décoratif. Même quand il n’est plus qu’à l’état de souche, l’arbre devient poteau… Il embellit, repose, accueille, écoute et stimule le savoir.
Dans la série L’arbre du savoir, l’artiste explore en particulier le rôle joué par les arbres sur les campus universitaires où il devient le meilleur refuge des étudiants qui cherchent l’ombre, la quiétude et l’inspiration. Dans une autre série intitulée Flore, composée de diptyques et de triptyques mêlant photographie de rue et photographie d’archives, la photographe s’est, entre autres, inspirée d’un corpus photographique, extrait du travail de l’un des premiers botanistes du Sénégal, le Père Jean Bérhaut, qui a répertorié en plusieurs tomes toute la flore sénégalaise des années 1950 aux années 1970.
Durant sa résidence débutée en fin mars, Erika Nimis a pu mener une recherche photographique sur les arbres de Dakar et d’autres villes du Sénégal comme à Saint-Louis et en Casamance, région d’origine de Ismaïla Manga, où les arbres sont le pilier de la culture. Elle a également poursuivi ses échanges avec divers acteurs de la scène artistique et activistes locaux, en particulier les militants écologistes de divers groupes auxquels adhère un grand nombre d’artistes. Sa pratique s’est nourrie au contact de ces artistes, intellectuels et activistes, dans le cadre d’échanges dont la restitution a donné un aperçu.
Stagiaire