Le ministère du Travail, en partenariat avec le Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs), a célébré hier la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants. Selon le ministre Samba Sy, 152 millions d’enfants sont économiquement actifs dans le monde et le Sénégal «a des raisons d’espérer de bons résultats grâce à l’existence d’un cadre juridique, institutionnel et politique, mais également à l’engagement des acteurs qui luttent contre ce fléau».
«Le phénomène du travail des enfants, vu sous le prisme des normes sociales, la gestion de l’offre éducative et la protection des groupes vulnérables, interpelle l’Etat et tous ses démembrements.» Tels sont les propos du ministre du Travail qui présidait hier la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants. Samba Sy note qu’au-delà de tous les efforts consentis, de la vision et des principes pour «l’élimination du travail des enfants, les faits sont là, aussi têtus que tenaces». Par conséquent, ajoute-t-il, la route vers l’abolition du travail des enfants est encore longue et le défi à l’échelle de l’humanité demeure majeur. Car «en dépit de la ratification quasi universelle des Conventions 138, 182 de l’Organisation internationale du travail (Oit) sur l’interdiction des pires formes de travail, et du Consensus mondial pour la diminution et l’éradication progressive du travail des enfants, 152 millions d’enfants sont encore économiquement actifs», informe le ministre du Travail, du dialogue social et des relations avec les institutions. Qui ajoute dans le même sillage que 73 millions de ces derniers sont astreints aux travaux dangereux, principalement dans l’économie informelle et rurale. De surcroît, poursuit le secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), 4 millions 300 mille enfants sont toujours soumis au travail forcé. Mais pour faire le bilan de 20 ans de lutte contre le travail des enfants au Sénégal, «indiquons que depuis la ratification de la Convention 138 de l’Organisation internationale du travail sur l’âge minimum d’accès à l’emploi en 1999, nous avons des raisons d’espérer même s’il n’y a pas de réponses simples et toutes faites au travail des enfants, mais une approche intégrée prenant en compte les dimensions économiques, sociales et politiques», dit le ministre. Qui le justifie d’abord par «l’existence d’un cadre juridique institutionnel et politique et ensuite par l’engagement noté des acteurs», en l’occurrence les boulangers qui étaient en partenariat avec le ministère du Travail pour l’organisation «exceptionnelle» de cette Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants. Par ailleurs, M. Sy a fait savoir qu’il existe un lien direct entre la prévalence du travail des enfants et la pauvreté des familles, des communautés en général, qui se perpétue dans un cercle tragique qu’il convient de rompre.
Pour sa part, le président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs) s’est réjoui de l’engagement de l’Etat, à travers le ministère du Travail, à mettre un terme au travail des enfants. «Malgré tous ses efforts, l’Etat devrait s’investir davantage dans la sensibilisation», suggère Amadou Gaye. Qui cite le secteur de la boulangerie parmi les plus touchés par le travail des mômes. Pour lui, il doit exister des sensibilisations organisées pour les boulangers afin qu’ils arrêtent l’accès à l’emploi des enfants au sein des boulangeries. Il invite également les ouvriers des boulangeries au respect strict des normes hygiéniques relatives à la production, la distribution et la vente du pain. Car «la boulangerie occupe une place de choix dans la vie socio-économique du pays», soutient M. Gaye.
Stagiaire