La nomination de Makhtar Cissé à la tête de la Senelec le 22 juin 2015 fut interprétée rapidement par les ennemis de l’homme comme une sanction contre l’enfant de Dagana. L’on peinait à admettre sous nos tropiques qu’un ministre qui occupait un poste aussi stratégique que celui de directeur de cabinet du chef de l’Etat puisse accepter une nomination à un poste inférieur, qui le sortait du cénacle prestigieux du Conseil des ministres. Seulement, les ennemis de Makhtar Cissé avaient oublié une chose importante. Que l’homme sorti de la grande école de discipline militaire qu’est le Prytanée militaire de Saint-Louis, est un soldat dans l’âme, prêt à affronter les défis les plus insurmontables.
Or au moment de sa nomination à la Senelec, cette entreprise charnière dans le développement du Sénégal traversait une crise aiguë de production, de distribution et surtout de délestage. Des maux qui avaient fini de créer une rupture profonde entre les Sénégalais et la Senelec. Le chef de l’Etat était conscient que la réussite du Plan Sénégal émergent était suspendue à une Senelec performante. Au-delà d’une mission commando que Macky Sall confia à un ami proche, il était évident que chez Makhtar Cissé le défi sonnait par devoir et par patriotisme, en acceptant d’occuper un poste hiérarchiquement inférieur.
Le défi devenait un destin divin qui se traduisait comme une obligation chez le croyant qu’est Makhtar Cissé, formaté dans la tradition de la tidiania. Alors, rendre service à son prochain, mais surtout à son Peuple, devenait une mission divine à accomplir. La tache sonnait comme une nouvelle étape de vie, à remplir comme les charges supérieures à la Douane qu’il modernise de 2010 à 2013, pour en faire la principale contributrice aux recettes de l’Etat, au côté des services fiscaux. Il recevra d’ailleurs en 2012 le prix des Nations-unies pour le service public. A l’Inspection générale d’Etat, tout comme dans les sphéres étatiques comme directeur de cabinet du ministre de la Pêche Oumar Sarr, du temps du régime de Wade, il démontre un esprit d’ouverture et de concertation lui permettant des succés garantis.
Loin d’être contrarié ni offusqué, Makhtar Cissé débarque en commando à la Senelec. La mission était loin d’être une sinécure. Makhtar Cissé le savait très bien. La Senelec dont il venait de prendre au mois de juin les commandes, avait la réputation d’une entreprise difficile à gérer. Surtout qu’il est nommé à une période, entre juin et septembre, marquée par un pic dans la consommation de l’électricité, du fait de la canicule. Malgré une amélioration de la situation depuis quelques années, la réccurrence des délestages depuis le début de l’année 2015, surtout sur Dakar, finira par emporter son prédecesseur Pape Dieng. Sa compétence, son ouverture d’esprit, son sens du partage, de l’écoute, mais surtout sa capacité à faire confiance à la compétence technique trouvée sur place, installent rapidement une athmosphère de détente et de cordialité. Un nouveau chef est arrivé. La Senelec revit. Makhtar Cissé n’a qu’un seul leimotiv. Le respect moral d’une obligation de résultats et de compte rendu. Ce cri de guerre est pris en charge par l’ensemble du personnel et surtout des puissantes centrales syndicales de la maison.
En un temps record, la Senelec dont il a hérité dans un piteux état, réalisera un résultat de 12 milliards avec une remise sur une orbite de performance saluée par toute la Nation. Il donne la preuve que la compétence ne se proclame pas, mais s’exprime par le respect moral d’une obligation de résultats et de compte rendu.
Makhtar Cissé mérite l’ovation de la Nation. Ce n’est ni le flatter, ni le louer que de dire qu’il est un bel exemple en matière de haute administration et de politique d’émergence. Le Sénégal est déjà un pays d’oralité. Il n’a donc pas besoin de parole, encore moins de polémiques politiciennes et d’auto-encensement. Il a besoin d’orfèvres du développement et de traceurs de destin.
Un pays arrive à l’émergence quand il jouit de la conjugaison des intelligences, de la mobilisation des énergies et de l’apport indispensable d’ingénieux citoyens.
Toutes les Nations qui émergent sont le produit accumulé de l’œuvre d’hommes et de femmes qui ne proclament pas leur compétence mais la manifestent par de prompts résultats qui galvanisent et portent de l’avant.
Sans le savoir, sans le chercher et sans le vouloir, Makhtar Cissé en donne une preuve, une belle preuve qui est surtout une gifle administrée aux incompétents de ce pays, qui pompent l’air et tympanisent les citoyens alors qu’ils n’ont aucun fait d’arme!
Pape Yague MBODJ
Cercle des Amis de Makhtar Cissé
And Falat Macky en 2019
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