Un document clarifiant la compétence des collectivités territoriales dans la coproduction et la gestion des infrastructures routières est en cours d’élaboration. Le manuscrit, attendu dans deux mois, va insister sur le rôle du maire et les attentes du ministère des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement dans le stationnement, mais aussi dans la gestion des gares routières.

La gestion des infrastructures routières, notamment les gares routières, est souvent disputée entre les collectivités territoriales et les structures du ministère des Infrastructures, des trans­ports terrestres et du désenclavement.
Pour éviter ces chevauchements de compétences, «ces proclamations de pouvoirs» qui peuvent être sources de malentendus, d’incompréhensions, voire de conflits, le ministère en charge des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement a convié hier l’Association des maires du Sénégal (Ams) à une réunion de partage sur les textes réglementaires sur les pouvoirs, les compétences des uns et des autres, afin d’instaurer un «vrai» dialogue de compétences. Il s’est agi pour le ministère de recueillir les préoccupations des élus locaux sur la gestion des infrastructures, mais aussi de leur faire part des opportunités des grands projets engagés par l’Etat, notamment le Bus rapid transit (Brt), le Train express régional (Ter) et toutes les initiatives prises dans le cadre des politiques publiques exécutées au niveau de ces collectivités territoriales. «Nous avons besoin de les écouter, de les informer sur ce qui se fait, recueillir leurs informations sur la manière de faire cela et puis poursuivre la coproduction», a affirmé Oumar Youm à la sortie de cette rencontre entre son département et les élus locaux.
La première mesure prise à l’issue de cette réunion a été de mettre en place un guide pour les collectivités territoriales. Ce document qui sera axé sur le maire et les transports de manière générale va traiter de la gestion des infrastructures, de leur élaboration à leur mise en œuvre. «Nous essayerons par des textes et par un résumé très succinct de leur apporter les informations sur les poses et déposes qui se font au niveau des routes classées, le rôle du maire, comment il doit se comporter, comment il doit collaborer avec les structures du ministère, notamment l’Ageroute qui est compétente en la matière», a expliqué le ministre Oumar Youm. Ce sera pareil pour le stationnement. «Nous allons leur dire leur rôle et les attentes du ministère dans le stationnement, mais aussi dans la gestion des gares routières», a ajouté Me Youm.
Le guide attendu dans deux mois devra être le premier pas de clarification des compétences permettant aux uns et aux autres de savoir les conduites à tenir face à ces problématiques. Cependant, l’Ams et le ministère des Infrastructures, des trans­ports terrestres et du désenclavement ont aussi jugé nécessaire d’instaurer ce cadre de concertation, de l’institutionnaliser pour se retrouver deux fois dans l’année pour échanger, afin de faire l’évaluation et le bilan de la relation. Il a été également prévu de mettre en place un agenda de formation et de capacitation des élus locaux par rapport à cette problématique de mobilité et de gestion des gares, mais aussi des infrastructures modernes.
Au nom de ses camarades, le maire de la commune de Ndiop, par ailleurs secrétaire permanent de l’Ams, a salué l’initiative de mise à niveau du ministre des Infrastructures. A en croire Oumar Ba, la rencontre leur a permis de connaître les compétences affectées aux maires et ce que l’Etat continuera à gérer. «La rencontre nous a permis de prendre connaissance et de nous approprier les politiques innovantes que le gouvernement est en train de mettre en œuvre, relativement au Brt, au Ter, au renouvellement du parc automobile, mais également aux conséquences qui découleront de la mise en œuvre de ces infrastructures qui demandent dans leur gestion l’implication des maires», a dit Oumar Ba.
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