Diourbel a abrité lundi, un Comité régional de développement (Crd) spécial initié par le ministère du Développement communautaire, de l’équité sociale et territoriale. Cette rencontre présidée par le ministre Mansour Faye a été une tribune de doléances. Les maires, députés, chefs de service, entre autres acteurs communautaires, ont listé les maux de leurs localités et services respectifs.

Le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc), la Couverture maladie universelle (Cmu), le Programme de modernisation des villes (Promovilles), les Bourses de sécurité familiale ont été avant-hier, au menu des échanges entre le ministre du Développement communautaire, de l’équité sociale et territoriale, les élus et coordonnateurs de projets et programmes. En effet, ces programmes, projets et agences du ministère constituent le levier privilégié de valorisation des potentialités des territoires nationaux. Mansour Faye a rappelé que ce Comité régional de développement spécial constitue son premier contact avec les acteurs des territoires, les communes, les départements, les régions et les pôles territoires en gestation. Une rencontre qui vise essentiellement, d’après le ministre, «à présenter aux acteurs l’architecture du nouveau ministère, ses structures, ses programmes et les opérations qui vont suivre». Il s’agissait aussi, si l’on en croit le ministre, «de partager avec les acteurs à la base les réalisations des programmes en cours et ceux en perspective». A cet effet, dit-il : «Le point le plus important pour moi, serait de vous écouter, de recueillir les besoins et les attentes afin de bien adapter notre démarche et nos actions.»
Un souhait qui sera mis à exécution avec une réunion de plus de quatre tours d’horloge.
Pour la coordonnatrice du Promovilles, ce programme intervient principalement dans les capitales régionales et chefs-lieux de département. Mme Aïssatou Diokhané Sow a ainsi signalé que «plus de 16,18 milliards de francs Cfa seront injectés dans la région de Diourbel. L’Etat dispose déjà de ce financement avec ses partenaires, notamment la Bad et la Bid, pour la réalisation. Un financement qui permettra la réalisation de 24,8 km de voirie, 1348 lampadaires pour l’éclairage public et 27 km de réseau de drainage d’eaux pluviales». Comme perspectives, Mme Sow a annoncé «la réalisation de canaux d’évacuation d’eau et ces travaux seront effectués dès que le financement sera disponible avec 6, 22 km à Mbacké pour un financement de 2, 700 milliards de francs Cfa et Darou Mouthy». S’agissant de la commune de Bambey qui n’était pas concernée par le programme, madame Sow révèle que «des études seront menées pour évaluer les besoins du département de Bambey qui seront intégrés en fonction des financements disponibles».
A sa suite, son homologue du Pudc a fait savoir que «ce programme intégrera les postes de santé, la promotion des projets agricoles ainsi que les autres insuffisamment touchés par la phase 1». A en croire Cheikh Diop, 3 systèmes d’alimentation en eau seront réalisés à Diourbel et 12 villages vont être électrifiés, c’est-à-dire 10 à Diourbel et 2 à Mbacké. Et Cheikh Diop de poursuivre : «23 équipements post-récoltes seront remis dont 18 à Bambey et 5 à Mbacké, 3 pistes rurales seront réalisées pour un linéaire de 45 km. La commune de Sadio va bénéficier de kits solaires pour établissements publics et structures sanitaires. Mbacké qui n’avait pas bénéficié de la première phase du Pudc va être servie dans la phase 2 pour rattraper son retard».

Bambey et Mbacké réclament leur part
Revenant sur les préoccupations des participants, la députée Aïda Mbodji a déploré le fait que la commune de Bambey soit «complètement laissée en rade dans cette première phase du Promovilles». La députée Fatma Diop ne dira pas le contraire pour la commune de Mbacké. Pour la responsable libérale, c’est comme si la commune de Mbacké ne fait pas partie de la région de Diourbel. «Je n’ai rien contre Touba, mais Monsieur le ministre sachez que Mbacké doit avoir aussi sa part du gâteau. Cette situation ne plairait pas à Cheikh Ahmadou Bamba Kha­di­mou Rassoul, donc il faut donner à notre commune ce qui lui revient de droit», plaide-t-elle.
Durant cette réunion, beaucoup de participants ont déploré la manière dont les bourses familiales sont payées. C’est pour cette raison que «des guichets mobiles ont été sollicités».
Des revendications qui ne semblent pas tomber dans l’oreille d’un sourd. Mansour Faye a promis de rendre compte au Président Macky Sall pour que des dispositions soient prises le plus tôt possible. Car, pour lui, le respect des engagements du chef de l’Etat est une priorité. Selon lui, les programmes d’équité territoriale sont en complément par rapport aux ministères sectoriels. «Nous allons réfléchir sur les guichets mobiles pour le paiement des bourses familiales parce que le chef de l’Etat avait initié ce programme pour alléger la souffrance des nécessiteux. La Cmu a enregistré 19 milliards de dettes. Si on ne règle pas le problème des dettes, le système sera plombé. La politique de la gratuité pose problème. La gratuité pour les enfants de 0 à 5 doit être encadrée. Il faut une réorganisation des mutuelles et également faire une évaluation de la Cmu. Nous allons s’y atteler d’autant plus qu’il faut organiser un suivi de tout ce qui se fait», a confié le ministre.
Correspondante