L’homme d’affaires Ameth Amar, patron de la Nouvelle minoterie africaine (Nma) Sanders, est décédé hier à Paris des suites d’un malaise.

Le Sénégal vient d’enregistrer encore une grosse perte après celle de Ousmane Tanor Dieng. Il s’agit cette fois du patron de la Nouvelle minoterie africaine (Nma Sanders), un des investisseurs sénégalais les plus importants. D’après certains membres du patronat sénégalais, l’industriel est décédé hier, à Paris, des suites d’un bref malaise.
Le Sénégal perd ainsi un capitaine d’industrie. Président directeur général (Pdg) de Nma Sanders, spécialiste des aliments de bétail et de minoterie, de pâtes alimentaires, M. Amar était également à la tête du Regroupement des industriels du Sénégal (Ris), une structure créée au sein du Conseil national du patronat (Cnp) dans le but de défendre les intérêts de ses membres. Cette structure regroupe une trentaine de capitaines d’industrie du privé national et d’investisseurs étrangers évoluant dans l’agro-alimentaire, la cimenterie etc. dont le chiffre d’affaires cumulé représente plusieurs dizaines de milliards de francs Cfa. Membre du Conseil national du patronat (Cnp), M. Amar a toujours plaidé pour des regroupements stratégiques.
La soixantaine, ce milliardaire originaire du Baol a inauguré son usine en 2001. Aujourd’hui, la Nouvelle minoterie africaine (Nma) compte près de 400 employés. Son groupe s’est aujourd’hui diversifié. Avec ses partenaires, il a créé une société pour l’exploitation de terres près du Lac de Guiers, dans la vallée du fleuve Sénégal, où il cultive des produits bio pour Sanders, partenaire traditionnel de Nma et actionnaire dans le projet. La culture de maïs y est également développée pour la minoterie. En 2015, il a racheté les célèbres Moulins Sentenac du Président directeur général Donald Baron, mais il a maintenu la totalité des emplois de l’usine de Potou. Cela, compte tenu de «l’histoire des moulins Sentenac» qui, d’après l’opérateur économique, «est indissociable de celle du Séné­gal».
Les moulins Sentenac évoluent dans la production de farine de blé, maïs, mil, aliments pour bétail et volaille.
Self made man, Ameth Amar est par son travail et son abnégation un des industriels sénégalais les plus actifs, voire incontournables. Il rappelait qu’il a acquis sa fortune par son travail et son abnégation : «Je ne suis pas un héritier», disait-il. Ce fortuné à la discrétion légendaire régnait sur un empire qui fait près de 100 milliards de francs Cfa de chiffre d’affaires par an, selon les dires de son propriétaire. Une des raisons pour lesquelles il a été porté à la tête de l’Association des industries meunières ouest-africaines (Aim- Uemoa). L’ancien ministre de l’Agriculture du Sénégal, Papa Abdoulaye Seck, disait de lui, lors du Groupe consultatif de Paris en 2018, qu’il était «l’un des capitaines d’industrie qu’il faut respecter» au Sénégal. On ne lui connaissait qu’un vice : son amour du football, et en particulier, du Barça de Lionel Messi et autres Dembélé…
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