La Fête de l’excellence de l’école sénégalaise hier était une occasion aussi pour faire le diagnostic du système éducatif. Le chef de l’Etat, qui a salué la performance des lauréats au Concours général, a toutefois déploré la baisse de niveau dans la langue française. Il en appelle ainsi à plus d’efficacité dans la formation.

L’excellence a été magnifiée hier lors de la cérémonie de remise des prix aux lauréats du Concours général de cette année. Cette occasion a été saisie aussi par le président de la République, qui a appelé à relever les défis pour hisser plus haut le système éducatif sénégalais. Dans son discours, Macky Sall a fait savoir que «les taux de réussite au Bfem, au Bac, dans les universités et les prix non décernés au Concours général renseignent de l’ampleur des défis à relever pour rendre notre système éducatif plus performant et plus novateur». Selon lui, il s’agit notamment de la mise à jour des méthodes et contenus des enseignements. Le président de la République a également déploré la baisse du niveau des élèves en français. D’ailleurs, il a rappelé lors de cette cérémonie que le 1er prix de français n’a pas été décerné. En plus, il n’y a pas eu de lauréats au niveau de la catégorie Citoyenneté et droits de l’Homme. «Je pense en particulier au français qui perd son niveau global. Le niveau continue de baisser. Je pense à l’anglais, la majorité des apprenants ne parvient pas à la parler couramment après 7 années d’études», a-t-il regretté. Le Président Sall a ainsi appelé à beaucoup plus d’efficacité dans la formation dans les langues. C’est aussi la même recommandation qui a été faite concernant les sciences, et l’histoire dont le programme devrait être revu. «J’invite à une réflexion sur cette problématique majeure de notre système éducatif», a-t-il conseillé.

«Pour la marche vers le progrès, l’école reste le chemin obligé…»
Placée sous le thème «Excellence comme moteur de l’émergence : quel enjeu pour l’école sénégalaise», la cérémonie de remise des prix du Concours général a été aussi un moment pour le chef de l’Etat d’insister sur la nécessité d’avoir des ressources humaines de qualité. D’après M. Sall, «pour la marche vers le progrès, l’école reste le chemin obligé, surtout que ce sont les paradigmes du savoir et du savoir-faire qui gouvernent le monde et démarquent les nations qui progressent de celles qui stagnent». C’est donc pour lui, un impératif «de former des ressources humaines de qualité aptes à maintenir notre pays dans le concert des nations qui soutiennent la compétition». Poursuivant son discours sur la question de l’émergence, il soutient que «nous devons compter sur nos propres efforts et les partenariats mutuellement bénéfiques et non sur l’aide publique au développement». Insistant sur ce sujet il déclare : «Je crois au travail et non à l’aide pour développer et assurer la prospérité du pays.» Cette quête de l’émergence par l’excellence, soutient-t-il, «doit générer une nouvelle philosophie de travail, de gouvernance et de méthode et d’actions qui ne peut souffrir ni de lenteur ni de formalité». Selon le chef d’Etat, «ce qui doit être fait aujourd’hui ne peut aucunement être renvoyé à demain». «C’est un exercice de rattrapage mais aussi d’accélération, l’émergence est d’abord un état d’esprit», a-t-il ajouté. Et dans cette voie qui mène à l’émergence, le président de la République est convaincu que «notre système éducatif doit jouer un rôle d’avant-garde en tant que vivier où germent les graines du futur».
Soucieux de l’équité dans le système éducatif sénégalais, Macky Sall rappelle que «le talent et l’excellence ignorent les origines sociales». Pour lui, «il  a été démontré qu’ils peuvent se révéler en chaque enfant». «Au fil des années les résultats du Concours général le montrent bien. Mon souci permanent est que chaque enfant, quelles que soient ses origines, ses conditions sociales, accède à l’école par son propre mérite», a-t-il dit.
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