Deux plaintes : l’une contre la commission dirigée par Cheikh Seck pour «violation du secret de l’enquête parlementaire» et l’autre devant le juge pour faire la lumière dans l’affaire des 94 milliards. Ce sont les deux principales annonces de Ousmane Sonko relatives au rapport qui rejette tout détournement de deniers publics.

La Commission d’enquête parlementaire conclut qu’il n’y a pas de détournement dans l’affaire des 94 milliards. Quelques minutes après le point de presse de Cheikh Seck, président de ladite commission, le leader de Pastef, qui avait indexé Mamour Diallo, a porté la réplique. Et sans gants. «Les députés de Benno bokk yaakaar (Bby) se sont retrouvés pour présenter le rapport. Ce qui, en soi, est une violation flagrante du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale et ils sont passibles de poursuites. L’article 48 du Règlement intérieur dispose qu’une commission d’enquête parlementaire est tenue par le secret jusqu’à ce le rapport soit présenté à l’Assemblée nationale, discuté et qu’un vote spécial soit tenu en plénière. Aucun membre de la commission n’a le droit de communiquer sur ce qui se passe. Et cette violation du Règlement intérieur est passible de sanctions prévues par l’article 363 du Code de procédure pénale. Nous poursuivrons tous les membres de cette commission d’enquête», a annoncé le député hier, lors d’une conférence de presse.

Plainte avec constitution de partie civile
Sonko est revenu sur le rapport de la Commission d’enquête qui a blanchi l’ancien directeur des Domaines. Il n’a pas varié dans ses accusations. «Nous maintenons intégralement et absolument nos accusations de fraude fiscale, de faux et usage de faux, de détournement de deniers publics et de concussion dans ce dossier de 94 milliards. Parce que ce procédé qui a été utilisé par l’ancien directeur des Domaines, en l’occurrence Mamour Diallo, avec la signature du gouverneur, la couverture ministre du Budget et la complicité de toute la chaîne administrative est assis sur du faux. Ce faux a été utilisé après pour justifier la reconnaissance d’une créance de 94 milliards au profit de sociétés», a-t-il dit. Puis, il persiste : «La moitié de la somme (94 milliards) a été décaissée. Je suis prêt à donner à la justice sénégalaise, si elle me convoque, le compte bancaire et le nom de la banque par laquelle le rachat de créances a été fait.» Dans sa logique de préférence d’une enquête judiciaire à la place de celle parlementaire, le leader de Pastef entend contourner le procureur de la République qui, selon lui, n’a pas donné suite à sa plainte. «Nous allons saisir directement le juge dans les jours à venir. Nous entendons nous constituer partie civile et aller jusqu’au bout dans cette affaire de 94 milliards», a-t-il indiqué.