La loi sur l’interdiction des sachets en plastique est entrée en vigueur il y a quelques années, mais n’empêche le Sénégal est toujours en proie à ce fléau. Pour que son application soit effective, le ministre de l’Environnement et du développement durable a annoncé hier que cette loi aura bientôt une deuxième version «qui va étendre le périmètre en termes de plastique ou de sachets». Abdou Karim Sall a informé d’ailleurs que les acteurs concernés travaillent «pour qu’avant la fin de l’année, cette loi entre en vigueur». «Nous allons l’appliquer de manière durable pour lutter de systématiquement contre le fléau», dit-il. Il rappelle : «La loi 2015-09 du 4 mai 2015, relative à l’interdiction de la vente, de la production, de la détention et de l’importation des sachets plastiques ne concernait que le plastique à usage unique et d’ailleurs ce sont les plastiques qui polluent le plus.» A l’en croire, pour étendre cette loi, il faut la modifier et y rajouter ce qu’elle n’avait pas pris en compte. Et avant de mettre en place une loi, il faut une large concertation. «J’ai reçu les industriels du plastique et d’autres acteurs sont concernés. Donc, il faut qu’on parle avec eux et s’accorde sur ce qu’on va soumettre au gouvernement pour que la procédure soit enclenchée», a-t-il fait savoir.
Cela permettra de lutter de manière irréversible et efficace contre le péril plastique «qui pose énormément de problèmes en termes de pollution visuelle». M. Sall présidait hier le lancement de la Campagne nationale pour l’utilisation de la bouteille en verre pour les consommateurs, initiée par la Société des brasseries de l’ouest africain (Soboa). En effet, dans le cadre de sa Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse), la Soboa a décidé de promouvoir les produits en verre. Elle s’engage à utiliser 80% des bouteilles en verre dans sa chaîne de fabrication. «En 2018, nous avons investi plus de 3 milliards Cfa dans la modernisation d’une de nos lignes verre. Et cette année, nous sommes en train de moderniser notre 2e ligne», a dit le directeur général de la société, Damien Baron, qui lie cette décision à la sauvegarde de l’environnement. A la question de savoir en outre si l’Etat va inciter les autres industriels à lui emboîter le pas, Abdou Karim Sall précise : «Je pense que nous ne pouvons pas demander aux usines de retirer les bouteilles en plastique sans que cela ne fasse l’objet d’une loi. C’est en ce sens que nous sommes en train de travailler sur une deuxième version de la loi sur le plastique.»

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