Nouvelle chaine «Sunu Yeuf» : Canal plus s’ouvre aux séries sénégalaises

Avec sa nouvelle chaine «Sunu Yeuf», Canal plus se lance dans les séries et théâtres sénégalais. La chaine qui démarre aujourd’hui, propose plus de 1000 heures de programmes frais par an à raison de 7 nouveaux épisodes de 4 séries par jour et un théâtre le dimanche soir.
Une chaine 100% séries et théâtres, c’est ce que Canal plus propose désormais dans son bouquet. La chaine Sunu Yeuf qui démarre aujourd’hui, propose au public sénégalais quatre séries par semaine du lundi au vendredi et une pièce de théâtre le dimanche soir. «C’est la première fois que Canal consacre une chaine à un pays», informe le directeur de Canal au Sénégal, Sébastien Puntarello. Pour le démarrage de la chaine, quatre séries seront sur Sunu Yeuf. Il s’agit de Pod et Marichou, Dikoon, Mbettel et Idoles. Ainsi, dès aujourd’hui, les premières saisons de ces séries seront sur la lucarne. Pour M. Punturello, le challenge pour la chaine, c’est d’améliorer l’accessibilité, la présence sur le territoire mais aussi la proximité en termes de programme. «Ce qu’on essaie de faire aussi, c’est de mettre les talents à l’écran. Sans producteurs, il n’y a pas de télévision et nous avons aussi ce rôle d’accompagner des talents locaux avec de plus en plus de soutiens aux journalistes et réalisateurs par des projets de formation.» Selon M. Punturello, Sunu Yeuf reprend le modèle d’autres chaines du groupe comme A plus et Novelas, mais avec un programme en langue wolof. «Le Sénégal est le berceau de la production de séries urbaines et de théâtres en wolof», constate pour sa part la directrice des programmes de Canal+ international, Clémentine Tugendhat.
Il y a quelques années, le mardi soir était très attendu par les téléspectateurs de la Radiodiffusion télévision sénégalaise. C’était l’heure où passaient les productions du théâtre populaire avec les mythiques troupes Diamanoy tey, Daaray Kocc et autres Libidor. A présent, c’est sur Canal que les sénégalais pourront retrouver ces belles productions. En effet, la chaine française va proposer chaque dimanche soir un classique du théâtre. Il s’agit dans un premier temps, de pièces comme Les Infidèles, Anciens Combattants, Ibra l’assassin, Katior yi. Au total, Sunu Yeuf va proposer plus de 1000 heures de programmes frais par an à raison de 7 nouveaux épisodes de 4 séries par jour. En 2020, l’offre va s’élargir à de nouvelles séries comme Golden, Peau lisse, Mœurs, Wiri wiri, Jixi jaxa et Maitresse d’un homme marié. «On ne cherche pas à marcher sur les plates-bandes des télévisions locales. On est vraiment complémentaires. Aujourd’hui, les chaines nationales sénégalaises diffusent de nouvelles séries. Nous, notre positionnement, ce sont des séries déjà diffusées, amorties. Nous allons donc coexister sans aucun problème. Peut être que dans le futur, on co-produira ensemble des séries qui seront en première fenêtre sur la chaine nationale et en deuxième fenêtre sur notre chaine ou l’inverse», précise Mme Tugendhat. Pour Moussa Diop, de Mbir Production, il s’agit surtout de revenus supplémentaires pour les producteurs.
Modèles de diffusion des séries
La présentation de la nouvelle chaine hier a mis en lumière le mal être des producteurs quant à leurs relations avec les télévisions locales. Selon les producteurs, le système d’exploitation actuel est largement en leur défaveur. «Au Sénégal, les télévisions ne produisent pas. Nous produisons et nous proposons aux télévisions. Ensuite nous nous partageons les revenus des sponsors, et nous courons après elles pour recevoir notre argent. C’est la galère», se plaint Moussa Diop. Une situation qui a poussé Hamidou Djigo, producteur de Dinama nekh et Buur guewel entre autres, a se tourner vers une diffusion sur le net. «La production coute très cher et malheureusement, les télés sénégalaises ne paient pas. Tu produis, tu cherches des sponsors et tu viens partager avec elles, c’est de l’arnaque ça. J’ai fait le choix de diffuser sur le net», dit-il.
mamewoury@lequotidien.sn
2 Comments
Pour avoir votre chaînes
c est de la merde le theatre de peaulisse la on en veux plus changer la avec wiri wiri