Hier, dans le cadre de la restitution des travaux de recherches sur la démographie, les acteurs du projet de la statistique démographique pour l’Afrique (Demostaf) ont déploré la faible utilisation des données statistiques par les institutions publiques et appellent certaines d’entre elles à s’intéresser à leurs recherches.
Après 4 années de recherches sur des questions démographiques, l’équipe du projet de la statistique démographique pour l’Afrique (Demostaf) a procédé hier à la restitution de ses travaux auprès des acteurs et actrices de la politique publique, du développement, de la Société civile et académiques. C’est aussi une occasion pour les acteurs de ce projet de déplorer la faible utilisation des données par les institutions publiques. Pour cela, ils plaident pour un travail collaboratif entre les chercheurs, les décideurs et ceux qui produisent les données statistiques. Et pour valoriser la production de Demonstaf, une série de recommandations a été produite par les acteurs. Il s’agit pour Jean Alain Goudiaby, sociologue et enseignant-chercheur à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz), de faire en sorte que «ces recommandations puissent permettre de définir des indicateurs pour par exemple un Sénégal émergent, comment faire pour que nos décideurs puissent se saisir réellement de ces données pour construire leurs actions de développement». C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’il invite entre autres les ministères de l’Enseignement supérieur, de l’Education nationale, de la Santé à «présenter nos résultats parce qu’ils auront intérêt à voir ces résultats puisque ça ne peut qu’aider à mieux piloter le système d’enseignement supérieur, d’éducation nationale ou de santé, etc.». Financé par l’Union européenne en partenariat avec l’Institut de recherche de développement (Ird) et l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), le projet Demostaf a permis aux différents chercheurs d’utiliser des données de statistiques notamment le recensement, les données de l’état civil, des enquêtes, pour mieux comprendre les populations, les enjeux de développement au Sénégal. Ces résultats sont rendus possibles grâce à des études réalisées par ces chercheurs autour de 4 axes dont la mortalité-santé à travers l’étude intitulée : «Inégalités face à la mortalité maternelle au Sénégal.» Momath Cissé et Mamadou Amouzou, ingénieurs-statisticiens à l’Ansd, ont montré que le taux de mortalité maternelle est beaucoup plus élevé dans les départements de Salémata et de Ranérou qui enregistrent respectivement 1327 cas de décès pour 100 000 naissances vivantes et 1191 cas de décès pour 100 000 naissances vivantes.