Djibril Ndao, qui comparaissait hier pour association de malfaiteurs, vol commis la nuit avec un moyen de locomotion, pourrait rester en prison à perpétuité si les réquisitions du Parquet sont suivies par le juge de la Chambre criminelle. Il sera édifié le 7 janvier prochain.

Djibril Ndao va prier pour que le juge ne suive pas le réquisitoire du Parquet qui a demandé qu’il soit condamné aux travaux forcés à perpétuité. Le sieur Ndao comparaissait hier devant la Chambre criminelle pour association de malfaiteurs, vol commis la nuit avec un moyen de locomotion. Les faits se sont produits le 19 avril 2015. Ce jour-là, des gardes pénitentiaires de passage dans la zone avaient alerté les éléments du commissariat de Dieupeul que des jeunes sont en train d’être lapidés par une foule. Saisi, le commissaire a dépêché une équipe pour rétablir l’ordre. Sur place, les policiers ont reçu des renseignements comme quoi, ces jeunes avaient agressé des passants. Au moment de leur retraite à bord d’une moto, ils ont été pris à partie par la foule.
Avant ces évènements, le commissariat de Dieupeul avait reçu beaucoup de plaintes des gérants de transfert de Wari et des sociétés d’assurance situés entre Dieupeul et Sacré-Cœur. Parmi ces victimes qui avaient déposé plainte, il y avait Tacko Sarr qui a été agressée et dépouillée de la somme d’1 million 500 mille francs. A sa suite, Mme Made­leine Dakoum avait été agressée le 14 août de la même année, Ndèye Birame Guèye, Ndèye Awa Soumaré aussi. Selon les déclarations de ces victimes, les mis en cause venaient à bord de leur scooter avant de commettre leur forfait. «Ils sont souvent trois. L’un reste dehors et les deux autres entrent et simulent un envoi d’argent. Au moment où la gérante les écoute, ils sortent une arme et lui exigent de leur remettre l’argent avant de fuir à bord de la moto», racontent-elles.
A l’exception d’une seule victime qui a dit qu’elle n’a pas reconnu ses agresseurs, toutes les autres ont confirmé que Fallou Cissé et Djibril Ndao étaient leurs agresseurs. Dans leurs dépositions, l’une d’elle a clairement déclaré : «C’est quand j’étais en train de manipuler mon ordinateur que Fallou Cissé m’a menacée.» Pour ces faits qui se sont produits à Sacré-Cœur 3, les agresseurs ont emporté la somme de 950 mille francs, des ordinateurs et des téléphones portables. Il a été en outre retrouvé sur leur moto les affaires d’une des victimes.
Comparaissant hier pour association de malfaiteurs, vol commis en réunion avec usage de moyen de locomotion, Djibril Ndao a réitéré ses dénégations qu’il avait formulées à l’enquête préliminaire. «Nous étions à bord d’une moto quand quelqu’un a émis un bruit. Fallou Cissé, qui conduisait, a perdu le contrôle. C’est ainsi que nous sommes tombés et les gens ont crié au voleur. Nous n’avons dû notre salut qu’à l’intervention des agents pénitentiaires», se défend M. Ndao.
Selon le procureur, les prévenus ont été pris la main dans le sac. «A Dieupeul et à Sacré-Cœur, ils étaient deux, donc la circonstance de la réunion est caractérisée. Il en est de même pour l’utilisation d’arme. Donc Djibril Ndao mérite les travaux forcés à perpétuité. Il faut rappeler que son compère, qui est un mineur, a comparu devant une autre juridiction», rappelle l’Avocat général. Alors que Me Abdi Nar Ndiaye a tenté de balayer les arguments du ministère public en évoquant une accusation injuste. Il dit : «Il a toujours nié les faits depuis l’enquête jusqu’à la barre du Tribunal. Ils étaient à bord d’un scooter et se rendaient à Ouakam. Arrivés à hauteur de la Boulangerie Jaune, Fallou (Cissé) qui conduisait a perdu le contrôle et ils sont tombés et les gens ont crié au voleur. De toute façon, les victimes se sont trompées de bourreau», avance-t-il. Il a plaidé l’acquittement au bénéfice du doute. Pour lui, «il a été victime d’un concours de circonstances, mais ne doit pas être l’agneau du sacrifice», poursuit-il. La décision sera rendue le 7 janvier prochain.