Le Palais des congrès de l’hôtel King Fahd Palace a refusé du monde à l’occasion du lancement national de l’Initiative «3 000 collectivités territoriales sans enfants en situation de rue». Lancée au lendemain du rapport de Hrw et des évènements de Ndiagne sur les conditions de vie de cette frange vulnérable de la population, cette initiative montre les efforts à consentir pour conjuguer au passé cette réalité. «L’initiative est venue à son heure pour consacrer les énormes efforts consentis par le Président Macky Sall. En effet, cette initiative est en phase avec le Plan Sénégal émergent (Pse) phase 2. Ayant compris le rôle de cette jeunesse, le chef de l’Etat place la femme et l’enfant au cœur de sa politique. C’est pourquoi le Président insiste sur la formation professionnelle et la modernisation des daaras», justifie le ministre. Il rappelle que le chef de l’Etat prévoit de mettre en place un budget de 80 milliards F Cfa pour renforcer l’offre d’infrastructures de formation professionnelle des enfants, la construction de nouveaux centres de métiers pour la jeunesse. «En dehors du projet, le Président compte aussi lancer un programme spécifique de promotion de l’employabilité des jeunes Sénégalais engagés dans l’apprentissage informel à hauteur de 20 milliards et une subvention de 5 milliards est prévue par an pour les collectivités territoriales afin de prendre en charge les questions de réduction des inégalités d’accès à la santé et au sport en milieu scolaire. Nous devons offrir aux enfants un avenir, car la place des enfants n’est pas dans la rue», poursuit le maire de Sangalkam qui rappelle «que les collectivités territoriales octroient beaucoup de financements aux écoles françaises, mais l’accent doit être mis sur les daaras modernes et les daaras de manière générale, car pour résoudre ce fléau, il faut impérativement impliquer les daaras qui jouent un rôle primordial dans l’éducation coranique de nos enfants». Il n’occulte pas néanmoins les mesures à prendre pour atteindre les objectifs visés : «Cela ne peut se faire que par la construction de structures modernes pour offrir un cadre de formation avec une bonne formation dans les daaras. Et le Sénégal et les pays membres de l’Uemoa pourront éradiquer ce phénomène qui continue de gagner du terrain.»
En écho, le président de l’Association des maires du Sénégal, Aliou Sall, insiste sur l’importance de l’éducation. Il dit : «Si nous voulons combattre ce problème, il faut scolariser les enfants. A force de rester dans les rues, ces derniers empruntent d’autres chemins. Dans la commune de Guédiawaye, nous avons voté un budget qui prendra en charge toutes les questions que le ministre des Collectivités territoriales vient de lister ici.»