Entre la société Saga Africa holding, propriétaire de l’opérateur Free, et Promobile, ce n’est plus la parfaite entente. La collaboration de ces sociétés de téléphonie n’a duré que le temps d’une rose. Un différend né du non-respect de l’opérateur Free de la décision rendue par l’Artp.
En fait, l’Etat avait lancé un appel à candidatures pour l’attribution des licences Mvno afin de permettre aux Sénégalais d’accéder à l’internet et à la communication téléphonique à moindre coût. C’est ainsi que l’opérateur Tigo Sénégal a donné une lettre d’intention à la société Sirius télécoms Afrique, en vue d’obtenir une licence d’opérateur Mvno. Mais selon Mamadou Mbackiyou Faye, directeur général de Promobile, suite à un appel à candidatures de l’opérateur Free, Promobile, après avoir été retenue parmi les 9 sociétés qui avaient postulé, s’est acquittée de ses obligations en payant 300 millions de francs en 2018.
C’est ainsi qu’après la réception de la convention du cahier des charges de l’Etat elle a créé sa propre marque en 2019. Ainsi, elle a réuni, dit-il, toutes les conditions financières, logistiques, commerciales et techniques pour démarrer ses activités commerciales. Mais elle a vite déchanté, car elle a été bloquée «par un problème d’accord commercial avec son partenaire Mvno Free Sénégal sur les tarifs de cession des produits et services qui ont causé des reports répétés de son démarrage», se désole le directeur général qui faisait hier face aux journalistes pour déplorer cette attitude de l’opérateur Free.
Pourtant, relève-t-il, Promobile connaît des charges financières très lourdes. Elle a créé, informe M. Faye, 25 agences à travers le territoire national, acheté des véhicules et engagé 300 employés. Elle supporte les charges salariales de ces employés et de fonctionnement qui avoisinent 100 millions de francs le mois. Ce qu’elle a fait pendant 9 mois. Sur l’investissement, elle a dépensé 2 milliards en plus des fonds levés auprès des banques.
Promobile, à qui l’Etat a réservé le ranch 75, a confectionné des numéros. Lesquels numéros, souligne Mbackiyou Faye, sont payés à 150 francs l’un. En ce sens, informe le Dg, Promobile a réservé 4 000 numéros. Et après avoir enclenché le processus de façonnage de ces numéros, elle a confectionné des cartes prêtes à l’emploi. Ce qu’elle n’arrive pas à faire à cause du refus de l’opérateur d’exécuter la décision de l’Artp sur les tarifs.
Pour tout ce préjudice qui lui est causé, Promobile a décidé de porter plainte contre l’opérateur Free, en installant l’Etat dans la cause. Selon Mbackiyou et ses conseillers juridiques Me Baboucar Cissé et Me El Hadji Diouf, c’est l’Etat qui doit les protéger. En prenant l’Etat à témoin, Promobile invite l’opinion nationale à les soutenir pour combattre cette injustice.
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