La vague d’arrestations de proches de Guillaume Soro inquiète Amnesty international. L’organi­sation de défense des droits de l’Homme rappelle que Rigobert Soro, policier et frère du candidat à l’élection présidentielle Guillaume Soro, a disparu depuis le 30 décembre 2019. Dahafolo Koné, assistant de l’avocat de Guillaume Soro, est détenu sans inculpation et sans possibilité de consulter un avocat depuis le 27 décembre 2019. «Il recevait un traitement pour une pathologie mettant sa vie en danger et a besoin de soins médicaux», rappelle Amnesty. MM. Koné et Soro font partie des 17 personnes de l’opposition placées en détention à l’issue d’une vague d’arrestations menée entre le 23 et le 31 décembre 2019 à Abidjan. L’Ong rappelle que treize personnes ont été inculpées de «publication de fausses informations, trouble à l’ordre public et atteinte à l’autorité de l’Etat». Ai demande que les droits des personnes arrêtées soient respectés. «Les autorités doivent immédiatement révéler ce qu’il est advenu de Rigobert Soro. Elles doivent veiller à ce que les détenus puissent consulter un avocat, bénéficier de soins médicaux et recevoir la visite de leurs proches. Le fait de soumettre des personnes à une disparition forcée et d’empêcher des détenus de consulter leurs avocats constitue une grave violation des droits humains et une tentative éhontée d’intimider les voix de l’opposition», a déclaré François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty international. Il ajoute : «Les autorités de Côte d’Ivoire doivent garantir le droit à un procès équitable de membres de l’opposition et de leurs proches qui ont été arrêtés ces deux dernières semaines et veiller à ce que ces personnes puissent consulter leurs avocats et bénéficier de soins médicaux», a déclaré Amnesty international le 10 janvier 2020. Ces arrestations se multiplient à la veille de la Présidentielle prévue en octobre 2020. Les premières victimes de la purge commencée par le Président Alassane Ouattara sont le clan Soro. Une coïncidence qui interpelle Amnesty. «Le moment choisi pour lancer une procédure judiciaire contre Guillaume Soro et les arrestations de ses sympathisants et proches sont très suspects. Compte tenu des irrégularités des procédures, il ne serait pas surprenant que ces poursuites soient motivées par des considérations politiques.»
Stagiaire