Éfforts anti-jihadistes de la France dans le Sahel : Paris appelle Washington à maintenir son soutien

Paris a appelé hier lundi Washington à maintenir son soutien militaire aux efforts anti-jihadistes de la France dans le Sahel, sans toutefois recevoir de garanties de la part de Washington.
«Le soutien américain à nos opérations est d’une importance cruciale et sa réduction limiterait gravement l’efficacité de nos opérations contre les terroristes», a déclaré hier la ministre française des Armées, Florence Parly, à l’issue de sa rencontre au Pentagone avec le ministre américain de la Défense Mark Esper.
«Aucune décision n’a encore été prise», a indiqué Mark Esper au cours d’une conférence de presse commune avec Florence Parly, évitant soigneusement tout engagement envers Paris.
«Mon objectif est d’ajuster notre présence militaire dans beaucoup d’endroits», a-t-il ajouté, rappelant que les Etats-Unis veulent réaligner leurs forces dans le monde pour répondre à une menace jugée grandissante de la Chine et la Russie dans un contexte de «concurrence entre grandes puissances». «J’ai des consultations avec Mme Parly depuis plusieurs mois (à ce sujet) et nous continuerons à le faire quand nous prendrons des décisions», a indiqué Mark Esper. «Je suis sûre que nous poursuivrons notre dialogue sur ces questions», a renchéri la ministre française.
Le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, a récemment prévenu que les Etats-Unis entendaient réduire leur présence en Afrique. Des décisions devraient être prises «probablement dans un mois ou deux», avait-il indiqué. Une annonce intervenue au moment même où Paris et ses partenaires africains se réunissaient à Pau pour annoncer des efforts accrus pour tenter de venir à bout de groupes jihadistes dont les attaques se multiplient.
Un retrait américain d’Afrique de l’Ouest constituerait un coup dur pour les 4 500 soldats français de l’opération Barkhane, déployés au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Washington fournit en effet à Barkhane des capacités de renseignement et de surveillance, notamment grâce à ses drones, du ravitaillement en vol et du transport logistique pour un coût de 45 millions de dollars par an.
rfi.fr