Le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication (Synpics) condamne le licenciement de Yaye Fatou Mbaye Diagne et Fatou Diop Wade, agents de l’A­gen­ce de presse sénégalaise(Aps) et la suspension du journaliste Bamba Kassé. Lequel soutenait ses collègues. Mmes Diagne et Wade ont porté plainte et Makhaly Ndiack Ndoye et Cie comptent les soutenir dans cette démarche.

Le licenciement de Yaye Fatou Mbaye Diagne et Fatou Diop Wade, respectivement cheffe du service commercial et cheffe du service administratif et financier de l’Agence de presse sénégalaise (Aps) et la suspension de Ahmadou Bamba Kassé journaliste dans le même organe, dimanche, ne sont pas du goût du Synpics. Le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal explique dans un communiqué que ces décisions arrivent à la suite de nombreux incidents qui ont opposé ces agents au Directeur général de l’Aps. «Il faut rappeler que le 24 décembre 2019, par une note de service, Monsieur Thierno Birahim Fall, Directeur général de l’Aps, avait démis Mesdames Diagne et Wade de leurs fonctions respectives pour nommer des directeurs», a expliqué Makhaly Ndiack Ndoye, Secrétaire général chargé des revendications dudit syndicat. Il ajoute : «L’illégalité de cette décision lui avait été signifiée aussi bien en réunion de Conseil d’administration annuel le 26 décembre, que par la lettre n°002350 du 31 décembre 2019 du ministre de la Culture et de la communication, Abdoulaye Diop qui lui donnait ainsi instruction de suspendre la note de service du 24 décembre 2019 portant nomination aux postes de responsabilité faisant référence à la Société nationale Sn/Aps.»
Une société nationale dont le statut, soutient M. Ndoye, n’a été voté que le 27 décembre 2019 à l’Assemblée nationale. «A noter que le décret de promulgation n’a même pas encore été officiellement pris par le président de la République», appuie-t-il. «Etant dans leurs droits, Mmes Diagne et Wade ont refusé d’appliquer la décision jugée illégale par la tutelle et donc de procéder à la passation de services malgré le harcèlement quotidien. Le mercredi 29 janvier 2020, M. Thierno Birahim Fall a décidé de passer outre les instructions du ministre Abdou­laye Diop pour faire appliquer ses décisions illégales. Accom­pa­gné d’un menuisier et d’un huissier de justice, M. Fall a expulsé mesdames Diagne et Wade de leurs bureaux en utilisant la manière forte», poursuit-il.
Selon M. Ndoye, la vidéo de cette intervention «où on voit le Directeur général faire preuve de menaces à l’encontre des deux agents», est apparue sur le net. Pièces à l’appui, informe M. Ndoye, elles ont porté plainte et le Synpics les soutient totalement dans cette démarche. «Le dernier acte en date dans cette escalade du Directeur général est donc la décision prise un dimanche de licencier Mmes Diagne et Wade et de suspendre Bamba Kassé qui a osé apporter son soutien en tant que syndicaliste à ses collègues. Les intéressés, informés par la presse, attendent de recevoir la notification officielle de ces mesures», informe le Synpics.

«Comportement violent et indigne»
Le Synpics dénonce avec la plus grande fermeté, le comportement «violent et indigne de M. Thierno Birahim Fall qui n’hésite pas à faire recours à la violence sur ses agents, qui plus est, sont des femmes». Le Synpics condamne «l’usage de la violence qu’elle soit physique ou verbale d’où qu’elle vienne. Ce fait est encore plus regrettable venant d’un agent qui représente l’Etat du Sénégal à son poste». Le syndicat dit apporter en outre son soutien total et indéfectible à Yaye Fatou Mbaye Diagne, Fatou Diop Wade et à Bamba Kassé et se réserve le droit de mener toute action pour le respect de leurs droits.