Ngoné Ndoye sur la situation de la diaspora : «Les chefs d’État africains doivent parler d’une seule voix»

L’ancienne ministre des Sénégalais de l’Extérieur invite le chef de l’Etat à «écouter son Peuple» de la Diaspora notamment qui subit les effets de la crise sanitaire du Civid-19. Ngoné Ndoye plaide pour une politique de «retour au bercail» pour ceux qui le veulent, mais dénonce le traitement que les Africains en général subissent en Chine.
C’est un cri du cœur d’une citoyenne d’abord qui demande au chef de l’Etat «d’écouter son Peuple». Mais surtout d’une ancienne ministre de la République qui, au nom de ses «devoirs de patriote», lui réaffirme son «soutien total» quant à la gestion de cette crise sanitaire mondiale. Dans une sortie au style d’une lettre ouverte, Ngoné Ndoye constate que «cette pandémie fait du territoire Monde une seule et unique zone de sinistre» qui nécessite une harmonisation des politiques et stratégies concrètes de riposte au Covid-19. «Monsieur le président de la République, je vous suggère, avec vos pairs chefs d’Etat africains, de parler d’une seule voix face à l’Union européenne, si la concertation est possible. Au cas contraire, faites-le tout seul, comme vous l’avez fait pour le plaidoyer pour l’annulation de la dette des pays africains», a dit l’ancienne ministre des Sénégalais de l’Extérieur sous Wade, «préoccupée», notamment par la situation de la Diaspora prise dans l’étau du coronavirus. Au Président Sall, elle ajoute : «Demandez la régularisation de tous nos ressortissants sans papiers pour la prise en charge humanitaire correcte de ces derniers dans les pays où ils résident. Cela vous permettrait de gagner une bonne partie des 12 milliards 500 millions prévus à cet effet mais aussi l’assurance pour ces Sénégalais d’affronter l’après Covid-19 sur un meilleur pied.» En fait, dans le cadre du Force Covid-19, le chef de l’Etat avait annoncé dans son message du 3 avril ce montant pour soutenir les Sénégalais de l’Extérieur qui, pour la plupart, sont dans le régime de confinement dans leurs pays d’accueil. Pour ces derniers, Ngoné Ndoye invite Macky Sall à «négocier, pour ceux qui le souhaitent, le retour au bercail, par vols organisés par l’Etat du Sénégal à leurs frais». Les frontières européennes devant rester fermées pour quelques mois encore, l’ancienne maire de Rufisque Est estime que les dépouilles de nos compatriotes pourraient être rapatriées par la même occasion. Ngoné Ndoye rappelle à la plus haute autorité que «des travailleurs sénégalais sont coincés un peu partout dans le monde, surpris par la fermeture des frontières». C’est le cas, entre autres, d’un groupe de maçons en Sierra-Leone dont les chantiers sont à l’arrêt, «qui ne travaillent plus, qui n’y habitent pas, et souhaitent rentrer au Sénégal». Pour ceux du Maroc, elle supplie l’Etat d’envoyer «un cordon militaire pour ramener nos compatriotes qui sont actuellement à Dahla». Mais sans oublier «la situation insupportable des Africains en Chine». Pour elle, «il n’est pas question que nos fils soient malmenés par les Chinois» qui ont envahi l’Afrique et ailleurs, «numériquement et économiquement», et que «le monde reste muet face à cette situation».
«Ouvrir une porte d’entrée officielle sur la frontière terrestre et maritime…»
Alors que le Sénégal a fermé toutes ses frontières, la présidente fondatrice de Femidec estime qu’«il vaut mieux une frontière contrôlée, qu’une interdiction bravée avec le risque d’opposition entre Sénégalais de l’Intérieur et Sénégalais de l’Extérieur». Elle dit : «Si vous n’ouvrez pas, au Sénégal, une porte d’entrée officielle sur la frontière terrestre, et pourquoi pas maritime aussi, avec un hôpital militaire pour dépistage et mise en quarantaine si besoin est, le Sénégal sera pénétré de partout par les Sénégalais au risque de voir des riverains sévir avec une violence incontrôlée, pour empêcher des compatriotes d’arriver sur le territoire national.»