Avec ses 45 millions de francs, le département de Thiès est «en tête dans les contributions pour lutter contre le Covid-19», selon Yankhoba Diattara. Le premier vice-président du Conseil départemental salue par ailleurs la nomination du Général François Ndiaye, un «fils de Thiès», à la tête du Comité de suivi du Force Covdi-19. Le Rewmiste estime qu’il ne faut pas négliger l’impact économique de cette crise sanitaire et salue la réactivité du chef de l’Etat qui a donné instructions à ses ministres d’alléger les procédures administratives et budgétaires des collectivités locales pour venir en aide aux populations vulnérables.

Suite à votre plaidoyer, le Président Macky Sall a demandé aux ministres des Collectivités territoriales et des Finances de faciliter aux collectivités territoriales les procédures administratives et budgétaires en vue de l’allocation complémentaire de secours aux populations vulnérables. Avez-vous senti l’application de cette décision ?
Il faut préciser que notre plaidoirie a été plus ou moins transmise à qui de droit par le canal du préfet de Thiès. Et je pense que les ministres de l’Intérieur et des Collectivités locales ont été attentifs de même que le président de la République. Ils sont tous des élus ; donc connaissent bien naturellement la mission locale. Et de ce point de vue-là, il faut se féliciter de la réactivité du président de la République et du gouvernement qui ont pris en compte cette préoccupation des élus. J’ai eu l’occasion peut-être de porter ce plaidoyer auprès du préfet de Thiès qui a été assez diligent. Nous sommes convaincus que les collectivités locales ont un rôle extrêmement important à jouer, surtout dans la prise en charge des cas communautaires qui, aujourd’hui, commencent à être une préoccupation majeure. Par conséquent, faciliter la mobilisation de ressources au niveau local pour la prise en charge des cas communautaires par une sensibilisation des populations par la mise à disposition d’outils de prévention et de promotion des gestes barrières est extrêmement important dans cette lutte contre le Covid-19. Maintenant, nous attendons l’applicabilité par un décret présidentiel et des arrêtés ministériels pour que cela puisse se matérialiser et que les villes soient disposées à mobiliser plus de ressources dans cette lutte. Mais naturellement, il faut qu’il y ait tous les instruments juridiques et réglementaires pour pouvoir le faire, d’autant plus que nous n’avons pas aujourd’hui la possibilité de mobiliser nos conseils municipaux ni départementaux. Donc, c’est par des allégements administratifs procéduraux pour des réaménagements budgétaires qu’on pourra le faire. Je pense que c’est pour cela que le Président a certainement donné des instructions aux ministres des Collectivités locales et des Finances pour prendre les dispositions nécessaires. Maintenant, nous attendons celles règlementaires pour pouvoir le faire.

Le Général François Ndiaye a été porté à la tête du Comité de suivi du Force Covid-19 au moment où la polémique sur la gestion de l’aide alimentaire bat son plein. Qu’en dites-vous ?
Etant donné que nous sommes en situation d’urgence, je pense que toute décision allant dans le sens d’accélérer l’effectivité des mesures prises par le président de la République mérite d’être encouragée, que ça soit les vivres, les appuis aux entreprises ou autres. C’est pourquoi il faut se féliciter de la nomination du Général Ndiaye qui est aussi un fils de Thiès. C’est un ancien du lycée Malick Sy. C’est un honneur aussi qui a été fait à Thiès. Donc, nous ne pouvons que nous en réjouir et, naturellement, lui souhaiter plein succès. C’est vrai que c’est une tâche difficile parce que le contexte est chargé, mais nous avons totalement confiance en lui, à son expertise. Sa rigueur militaire pourra certainement beaucoup aider dans la mise en œuvre des orientations du chef de l’Etat. Il s’agira surtout d’être équitable et à équidistance des chapelles et des querelles politiques pour une mise en œuvre efficace des orientations et mesures prises par le gouvernement pour faire face à la crise du Covid-19.

Justement, comment avez-vous accueilli les mesures sociales et économiques prises par le chef de l’Etat pour faire face aux effets du Covid-19 ?
Comme l’avez dit, le président Idrissa Seck, nous, nous avons plus ou moins donné notre accord, notre disponibilité à accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre des mesures qui ont été prises. Nous nous félicitons de ces mesures prises par le gouvernement depuis le début que nous avons essayé d’accompagner. Donc, c’est cette ligne-là aujourd’hui qui se poursuit. Naturellement, nous sommes aussi bien pour l’effectivité, l’efficacité, l’efficience et la rapidité de ces mesures parce que les populations en ont besoin. Je pense que le plus important, c’était de se mobiliser et de mobiliser toutes les forces aussi bien au niveau central que local dans l’application de ces mesures. Une mobilisation également au niveau du plan de résilience économique mis en œuvre par le gouvernement mérite aussi d’être appliquée. Et ça aussi, c’est quelque chose qu’il ne faut pas négliger. Il y a le niveau social avec l’appui des populations vulnérables par la distribution de vivres, mais aussi le niveau économique. Et là également, cela mérite d’être suivi avec rigueur parce qu’il ne faudrait pas que la crise sociale qu’on est en train de vivre s’étende à celle économique ; ce serait une catastrophe. A ce niveau-là, toute mesure allant dans le sens d’endiguer une crise économique est la bienvenue et mérite d’être prise au bon moment. Et je pense aujourd’hui qu’il faut se concentrer sur cela.

Vous avez parlé de mobilisation en termes de chiffres. Combien le Conseil départemental a déjà injecté dans la lutte contre le Covid-19 ?
Le département de Thiès a contribué à hauteur de 42 millions de francs Cfa. Et la fiche a été présentée au Conseil des ministres par le ministre des Collectivités locales. En plus de cette somme, il y a une enveloppe de 3 millions de francs allouée à l’Odcav. Le département de Thiès est en tête des contributions. Il a contribué plus que les autres départements qui ont donné 10 millions de francs Cfa. Nous avons distribué des gels et des masques, confectionné 10 mille masques que nous sommes en train de distribuer, sans compter les produits d’hygiène que sont les lave-mains, les gels hydro-alcooliques et désinfectants. Nous avons plus de 1 300 bouteilles à distribuer dans le département. Hier (Ndlr : dimanche 19 avril 2020), nous avons remis 1 500 masques aux mareyeurs de Cayar et autant à la commune de Pout, en plus de 18 caisses de 12 bouteilles de produits d’hygiène. Et cette dotation va se faire dans toutes les communes du département de Thiès, à l’exception des trois communes de la ville. Nous sommes en train de dérouler la deuxième phase de notre programme. Nous avons déjà un autre partenaire qui est intervenu et qui va nous permettre d’accompagner plus de 1 000 ménages.