Le Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saems) a déposé un préavis de grève ce mardi 28 février pour réclamer le respect des accords signés en 2014.
Depuis quelques mois, l’année scolaire se déroule sans anicroches. En revanche, les choses peuvent changer, car le Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire (Saems) a annoncé lors d’une conférence de presse tenue hier qu’il a déposé un préavis de grève mardi dernier pour pousser le gouvernement à respecter ses engagements. «Nos bases, à l’occasion de l’instance du Bureau exécutif national (Ben), nous avaient demandé depuis le 30 décembre à déposer un préavis de grève pour reprendre la lutte de l’année dernière suspendue à la suite de l’appel de la classe maraboutique. C’est chose faite depuis mardi 28 février», informe le secrétaire général du Saemss, Saourou Sène. Qu’est-ce qui explique le dépôt de ce préavis ? Il le justifie par le non-respect des accords signés lors des rencontres partenariales pour la pacification de l’année scolaire 2016/2017. «Nous avions à l’issue de ces conclaves exprimé notre adhésion à cette volonté de pacification assortie d’un procès-verbal dans lequel figurait en bonne place le respect des accords dûment signés entre l’Etat du Sénégal et notre organisation», dit-il. Mieux, poursuit M. Sène, le Saemss avait jusque-là accompagné la dynamique en participant aux rencontres mensuelles avec leur ministère de tutelle. Ce qui justifie les 5 mois sans trouble noté dans l’enseignement. «Pendant ce temps, l’Etat du Sénégal s’est emmuré dans un silence coupable en ne daignant tenir des rencontres gouvernement-syndicats pour faire au moins le constat de l’immobilisme dans la matérialisation de nos accords obtenus de haute lutte», explique-t-il. Il regrette que la grève soit «l’unique arme pour se faire entendre».
En tout cas, ce n’est pas le seul sujet de préoccupations. Les élections de représentativité dans le secteur de l’éducation et de la formation qui se profilent à l’horizon préoccupent le Saems. Saourou Sène espère une participation de tous les électeurs pour avoir des élections crédibles. «Le gouvernement a publié une première liste des électeurs catastrophique. Il était même obligé de publier une deuxième. On s’est rendu compte qu’il y a des enseignants qui ne figurent pas sur la liste. On a ouvert une page contentieuse pour permettre à ces enseignants de s’inscrire. Et même pour qu’ils s’inscrivent, il faudrait qu’ils se rendent dans des commissions ad-hoc», suggère M. Sène. Or, mentionne-t-on, ces commissions ad-hoc «ne sont pas mises en place partout». Par conséquent, il invite les ministères concernés à donner «des instructions fermes et claires aux autorités déconcentrées pour que ces omis puissent s’inscrire correctement dans les listes électorales».
Par ailleurs, le Saems dénonce la gestion «peu démocratique» du ministère de l’Education nationale et «inhumaine» des enseignants malades ou en situation de précarité. «Leurs conditions, malgré la gravité ou l’urgence, laissent insensible le Drh qui confie leur sort à une commission médicale dont le calendrier n’est pas maîtrisé», déplore Saourou Sène. En définitive, il demande la signature de l’arrêté interministériel qui restaure la commission de gestion démocratique du ministère de l’Education nationale.