1 cas communautaire : Vélingara a peur

Le département de Vélingara a enregistré un nouveau cas de malade du Coronavirus. Il s’agit d’un homme, la quarantaine sonnée, qui a «séjourné à Dakar du 11 au 16 juin, avant de faire un tour à Fatick puis de revenir dans son Vélingara natal le 18 courant. Le 19 juin, il a développé de la fièvre et est venu, de son chef, se faire consulter au centre de santé de Vélingara», a informé le médecin-chef du district de santé, le Dr Omar Sané.
Poursuivant ses explications, le Dr Sané dit avoir recommandé, le lundi 22 juin, des prélèvements sur le malade pour dépister le Covid-19, tests qui se sont révélés positifs. En ce moment, 4 personnes qui étaient en contact avec lui sont isolées, dont l’agent de santé qui l’a reçu. «Le cas n’a pas eu beaucoup de contacts, car il a voyagé dans un véhicule particulier et a mis un masque à chacun de ses déplacements.»
Le technicien en santé a précisé que le cas de ce natif de la commune de Némataba (au centre-nord du département) n’est pas alarmant, il est sous traitement à Vélingara et ne sera pas transféré à Kolda, la capitale régionale.
C’est le 70ème cas (71ème pour le niveau national) de Coronavirus enregistré dans le département, dont 8 cas importés.
La peur gagne les populations
Ce 70ème cas de malade de Coronavirus a la particularité d’avoir été détecté dans un contexte de relâchement généralisé vis-à-vis des gestes et mesures barrières. Dans les lieux recevant du public comme dans les domiciles, le port du masque et le lavage systématique des mains ne sont plus rigoureusement pratiqués. Le médecin-chef du district, le Dr Omar Sané, en a lui-même fait le constat. Il a dit : «J’ai écrit une lettre au préfet pour qu’il produise un arrêté rendant obligatoire le port du masque dans les lieux recevant du public. Il faut mettre les moyens pour le respect de cette exigence. Les gens ne portent pas le masque ou le portent mal, s’ils en ont par devers eux.» N’est-ce pas que le préfet Saïd Dia en avait lui-même fait le constat, la semaine passée, au marché central qu’il avait, d’ailleurs, menacé de fermeture, si les commerçants continuaient à ignorer le masque.
C’est la veille de la reprise des cours pour les classes d’examen. Occasion de rassemblement d’acteurs de l’école et de mouvement de populations. «On a peur. On risque d’aller vers la catastrophe, si on n’y prend garde. De toute façon, nous avons pris toutes les mesures préventives pour que les acteurs de l’école ne soient pas en danger. Le protocole sanitaire est disponible dans toutes les écoles», a informé le Dr Sané.
Vélingara, c’est aussi les marchés hebdomadaires de Diaobé et de Carrefour Manda, qui reçoivent des milliers de commerçants venant de toutes les contrées du Sénégal, de la Guinée Conakry, de la Guinée-Bissau et de la Gambie. Officiellement, les clients de ces foires, venant des pays limitrophes, n’ont pas accès aux marchés mais ont le droit de convoyer leurs marchandises selon les accords de libre circulation des biens et marchandises dans l’espace Cedeao. Mais allez savoir comment ces commerçants peuvent-ils être tranquilles chez eux en envoyant leurs biens à un marché situé à plusieurs kilomètres de leur fief. «On a peur qu’avec cette reprise des cours, le relâchement généralisé et la réouverture des marchés de Diaobé que ce cas communautaire soit le point de départ d’une série d’autres cas», a dit Moussa Mballo, enseignant.