La réplique de la mairie de la ville de Thiès, citée dans l’affaire dite de «la pression foncière exercée sur les domaines national et public à Thiès», dénoncée par Ibrahima Hamidou Dème et ses camarades du Cadre citoyen contre la spoliation foncière à Thiès, ne s’est pas fait attendre. Selon Dénéba Sall, président de la commission domaniale de la mairie ville de Thiès, l’ex-juge mène «un combat personnel».

A Thiès la bataille du foncier enterre la guerre contre le Covid-19. Depuis la sortie de l’ex-juge Ibrahima Hamidou Dème, membre du Cadre citoyen contre la spoliation foncière à Thiès qui regroupe les partis de l’opposition sur «la boulimie et la prédation foncières», la commission de désaffectation des parcelles de la ville de Thiès s’agite. Et la première institution à apporter la réplique, c’est la mairie ville de Thiès.
Selon le président de la commission domaniale de cette dite institution municipale, Dénéba Sall, le combat sur la gestion foncière de la ville de Thiès est mené par «des politiciens encagoulés, usés, périmés et dépassés». Lesquels, dit l’adjoint au maire, «prétextant des irrégularités et des illégalités par rapport aux terrains qui sont désaffectés et réaffectés à Thiès se lèvent pour faire des accusations qui n’ont aucun fondement». Il accuse : «Le juge Dème mène un combat personnel. Et ceux qui l’accompagnent ne sont pas au courant. En fait, un de ses oncles fait partie des Thiessois touchés par les désaffectations. C’est ça la vérité. Il a même déposé une plainte au niveau du Tribunal. Et quand on saisit les tribunaux, il faut leur faire confiance. Nous sommes dans un pays de droit. Il ne faut pas saisir la justice et ensuite aller porter presse.» Et M. Sall d’asséner : «L’ex-juge Dème doit savoir qu’il n’est plus juge. Il n’a pas de maturité politique et donc il doit suivre les rangs et apprendre. Il doit aussi arrêter d’être arrogant et oublier qu’il a été juge une fois. Parce qu’aujourd’hui c’est un simple citoyen thiessois et sénégalais, qui peut prétendre à des droits mais qui doit du respect à tout le monde et des institutions de ce pays.» En effet, explique Dénéba Sall, «les désaffectations de parcelles sont une procédure légale». Il détaille : «Nous avons fait des communiqués pendant 6 mois, d’abord, pour demander aux attributaires de parcelles de se rapprocher des services des domaines, du cadastre, de l’urbanisme pour mettre en valeur leurs parcelles. Ensuite, nous avons encore pris 6 mois pour leur rappeler qu’ils doivent se rapprocher de ces services avant qu’une commission soit partie sur le terrain pour faire le recensement. Et même après le recensement, d’autres communiqués sont passés dans les radios et organes de presse au niveau de Thiès et au niveau national pour les alerter afin qu’ils aillent régulariser leurs terrains. C’est après toute cette procédure que la commission de désaffectation composée du préfet, du receveur des domaines, du maire de la ville, des maires des communes de Thiès, des délégués de quartier, du chef de service du cadastre et du chef de service de l’urbanisme, s’est réunie sur la base de demandes pour réaffecter les parcelles désaffectées à des Thiessois et Sénégalais.» Pour simplement justifier que «la désaffectation ne souffre d’aucune irrégularité». Il ajoute pour éclairer : «La vérité c’est qu’au niveau de beaucoup de quartiers de Thiès, notamment Grand Standing, Mbour I, Mbour II, Mbour 3, Nguinth, Medina Fall Extension, certaines parcelles étaient devenues des dépotoirs d’ordures tout simplement parce qu’elles n’étaient pas mises en valeur par les attributaires. Donc la commission a pris ses responsabilités pour désaffecter ces parcelles-là et les réaffecter à d’autres personnes qui avaient fait la demande.»
S’agissant de la bretelle de l’entrée de Thiès sur l’avenue Caen, le président de la commission domaniale de la mairie ville de Thiès renseigne que «ce sont deux titres fonciers. L’un de près de 12 ha immatriculé le 29 juin 1960 par Ndiagua Guèye, né en 1902 à Thiès. Ce même Ndiagua Guèye a cédé la parcelle à El Hadji Cheikh Ahmadou Mbacké, né à Touba en 1913. La deuxième parcelle, qui fait 3 ha, immatriculée le 11 décembre 1961 par Abidine Kounta né en 1919, a été ensuite vendue à un certain Antoine Koisser, ainsi de suite, jusqu’à ce qu’elle se retrouve entre les mains de Cheikh Mbacké né à Touba. Donc, ce sont deux titres fonciers privés qui appartiennent à des familles». Dénéba Sall a donc affirmé que «mêler la commission à une spéculation foncière par rapport à ces deux titres fonciers-là, c’est faire de l’amalgame». Pour dire : «L’ancien juge Dème n’est pas allé vers l’information ou l’a fait sciemment pour des raisons politiciennes.»