Fin de l’État d’urgence et du couvre-feu : LE DERNIER GESTE BARRIÈRE – Les horaires de travail rétablis – Les frontières aériennes ouvertes le 15 juillet

On s’achemine vers un retour normal à la vie sociale et économique après près de 3 mois de lutte contre le coronavirus ayant imposé un certain nombre de restrictions. Hier, le chef de l’Etat, lors de son discours à la Nation, a pris la décision de lever l’Etat d’urgence et le couvre-feu y afférent. Macky Sall a toutefois appelé les Sénégalais à rester vigilants et à respecter les gestes barrières.
Après 3 mois de lutte contre la pandémie de Covid-19, le président de la République a décidé d’un retour presque normal à la vie sociale et économique. Hier, lors de son adresse à la Nation, Macky Sall a annoncé la levée de «l’Etat d’urgence et le couvre-feu y afférent» à compter d’aujourd’hui. Dans la même dynamique, il a fait savoir que «l’horaire de bureau de l’Administration est rétabli dans sa séquence normale de 8h à 17h avec la pause habituelle de 13h 30 à 14h 30». Concernant la fermeture des marchés 1 jour sur 7 pour besoin de nettoiement, M. Sall informe qu’il «reste en vigueur en raison du risque élevé de propagation du virus». Quid des lieux accueillant des loisirs à huis clos ? Le chef de l’Etat renseigne qu’ils resteront aussi fermés. S’agissant de la réouverture des frontières aériennes, elle est prévue à partir du 15 juillet prochain. Seulement, Macky Sall souligne que «les vols internationaux reprendront selon un protocole sanitaire défini». Pour ce qui est des frontières terrestres et maritimes, il déclare qu’elles «restent fermées jusqu’à nouvel ordre». Dans son discours, le chef de l’Etat est revenu sur les raisons justifiant la prise de cette décision. Et à ce propos, il dit : «Depuis 3 mois que nous luttons contre la pandémie de Covid-19, nous en mesurons pleinement les effets par les êtres chers perdus, nos malades hospitalisés, notre vie sociale et notre économie profondément perturbées. Malgré toutes ces difficultés, nous devons rester debout et combatifs et compter sur nos propres forces d’abord dans une lutte sur deux fronts : celui de la santé et celui de l’économie. Voilà le défi qu’il nous faut désormais relevé : lutter pour préserver nos vies et notre santé et reprendre toutes nos activités productives pour remettre pleinement notre économie en marche». Poursuivant ses propos, il estime que «de la même manière que nous ne pouvons pas laisser au virus nos vies et notre santé, nous ne pouvons non plus lui laisser la vie et la santé de notre économie». Toutefois, il précise qu’en levant l’Etat d’urgence, il rappelle «en même temps que l’urgence sanitaire est toujours là et nous impose un devoir». «Devoir de vigilance, de responsabilité individuelle et de responsabilité collective», a-t-il dit, rappelant que «le péril est toujours là, et nous devons continuer la lutte». Et le chef de l’Etat d’insister : «Alors, mes chers compatriotes, protégeons-nous, protégeons nos familles, nos communautés et notre pays, pour que vive le Sénégal en bonne santé, dans la paix, la stabilité et la prospérité !»
«Cette crise rend plus évidente la nécessité de réaliser» l’autosuffisance alimentaire
Dans le cadre de la relance de notre économie fortement impactée par cette crise, le chef de l’Etat appelle à anticiper et à s’organiser pour «l’ère post-Covid-19». A cet effet, informe-t-il, «le gouvernement me soumettra prochainement un programme de relance de l’économie nationale sur lequel il travaille déjà». Ce programme, d’après lui, «reposera sur nos bases productives dont l’agriculture qui bénéficie pour la présente campagne de 60 milliards de F Cfa contre 40 milliards pour la campagne précédente». D’ailleurs, il annonce que «la Banque mondiale a octroyé un financement de 150 millions de dollars pour soutenir le renforcement de la résilience de la productivité agricole». Ce projet, à en croire le Président Sall, «aidera à accroître l’exportation de culture à haute valeur ajoutée dont la filière horticole, à améliorer la productivité de l’élevage laitier et réduire le taux de mortalité des petits ruminants». Pour le chef de l’Etat, «tous ces efforts viennent consolider notre quête d’autosuffisance alimentaire». Pour conforter cette idée, il renseigne que «cette crise rend en effet plus évidente la nécessité de réaliser au plus vite cet objectif en produisant plus et en transformant davantage nos produits d’agriculture, d’élevage et de la pêche».
Par ailleurs, le chef de l’Etat a réitéré son engagement à soutenir, dans le cadre du Programme de relance de l’économie nationale post-Covid-19, «les initiatives créatives développées dans le cadre de la lutte contre la pandémie et la promotion de l’industrie pharmaceutique nationale». En outre, ajoute-t-il, «nous allons en même temps poursuivre et adapter les réformes et projets du Pse, renforcer nos politiques d’équité territoriale et consolider le processus d’industrialisation entamé dans les Parcs industriels et les Zones économiques spéciales, dont les Agropoles». Macky Sall a par la même occasion encore appelé à consommer local. «Je tiens particulièrement à ce que l’Etat et ses démembrements, y compris les sociétés à participation publique, ainsi que le secteur privé valorisent davantage le contenu local dans la commande publique des biens et services. Mais tous ensemble, nous devons faire du consommer sénégalais non pas un effet de mode ou de conjoncture, mais l’affirmation d’une véritable culture de souveraineté économique. Il nous faut davantage développer un état d’esprit de nature à faire ancrer durablement une culture du produire et consommer sénégalais», a-t-il rappelé.