Même s’il a levé les dernières mesures liées à l’Etat d’urgence sanitaire, le Président Sall sait que la situation sanitaire est loin d’être maîtrisée. Mais la relance de la machine économique était devenue plus que nécessaire.

Macky Sall lui-même en convient : la situation sanitaire est toujours tendue, mais la relance de l’économie impose la levée des dernières mesures restrictives déclarées dans le cadre de l’Et d’urgence. Dans son discours d’hier, il a rappelé que «notre pays totalise 6 698 personnes testées positives, dont 4 341 guéries, 108 décédées et 2 248 actuellement sous traitement et un malade évacué», en restant dans le sillage de son ministre de la Santé et de l’action sociale qui a toujours mis le curseur sur les performances réalisées par le système médical dans la riposte contre le Covid-19. Il dit : «Nous avons réalisé plus de 78 mille 338 tests. 24 mille 824 contacts ont été suivis par nos services. Le taux de létalité au Sénégal est de 1,5%, contre une moyenne africaine de 2,5% et de 5,2% au niveau mondial. Le Sénégal affiche un taux de guérison de 64,8%, contre une moyenne africaine de 48% et mondiale de 50%.»
Malgré ces statistiques invoquées pour légitimer cette décision de mettre fin à l’Etat d’urgence, la réalité sur le terrain reste explosive. «A l’échelle nationale, les statistiques montrent que les principaux foyers de la pandémie sont essentiellement localisés dans les régions de Dakar, Diourbel et Thiès, qui concentrent 92% des cas de contamination. Le département de Dakar à lui seul totalise 54% des cas recensés sur l’ensemble du territoire national. Dans ces trois régions, il convient donc de redoubler de vigilance et d’effort pour arrêter la propagation de la maladie, en intensifiant les campagnes de proximité», détaille le chef de l’Etat qui a fait son discours en visio-conférence à cause de son confinement après qu’il a été en contact avec un cas contrôlé positif.
Admettant que la «lutte contre la pandémie n’est pas encore finie» et «que le virus continuera de circuler durant les mois à venir», le chef de l’Etat a décidé de donner un autre souffle aux structures sanitaires qui sont au bord de l’implosion à cause d’un afflux de cas. «Ainsi, sur la séquence 2020-2021, l’Etat recrutera 500 médecins et 1 000 agents professionnels de la santé, notamment infirmiers et infirmières, sages-femmes, ainsi que des personnels de soutien. S’agissant des médecins, la priorité sera accordée aux districts éloignés et aux spécialistes. En outre, le gouvernement mettra en place, sur la période 2020-2024, une ambitieuse stratégie de modernisation du secteur de la santé et de l’action sociale, à travers le Plan d’investissement pour un système de santé et d’action sociale résilient et pérenne, dont une composante dédiée à la télésanté», promet Macky Sall, tourné définitivement sur le post-Covid-19.