Selon Xavier Simonin, fondateur du Festival à Sahel ouvert (Faso) qui se tient tous les deux ans à Mboumba, au bord du fleuve Sénégal, le modèle de développement inclusif et local de l’évènement peut être répliqué au-delà des frontières du Sénégal.

Depuis 2010, l’Association Globe organise à Mboumba, département de Podor, le Festival à Sahel ouvert (Fiso). Récompensé comme l’un des 10 acteurs les plus prometteurs de la bonne gouvernance mondiale lors de la dernière édition du Forum de Paris sur la paix, ce festival est aujourd’hui un levier de développement inclusif et local qui pourrait servir de modèle au-delà des frontières du pays. C’est ce qu’explique le fondateur de cet évènement Xavier Simonin. «Les industries culturelles et créatives sont désormais reconnues comme un vrai levier de développement local inclusif, de cohésion sociale, de diversités culturelles et de renforcement de la liberté d’expression. Nous avons pu le prouver concrètement. Mais notre projet est loin d’être terminé. Si tous les acteurs de proximité sont entrés dans la danse, nous espérons promouvoir les évolutions de notre démarche à l’échelle du continent avec des institutions et philanthropes conscients du devenir de l’Afrique et de l’infinie nécessité de la culture», a expliqué M. Simonin qui s’exprimait mardi dernier à l’occasion d’un webinaire. Cette visioconférence a réuni plusieurs intervenants du Sénégal, de la France, des Usa. Il s’agit notamment de Souleymane Bachir Diagne, philosophe et Professeur à l’Univer­sité de Columbia (Usa), de Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement (Afd), de Stefano Man­servisi, ancien directeur général de la Coopération internationale et de développement de l’Union européenne, et Xavier Simonin. «En Afrique, l’essor des industries culturelles et créatives accompagne la transformation à vitesse accélérée du continent et témoigne du rôle de la culture en matière de développement  souligne Rémy Rioux de l’Afd. Tous les deux ans, le Festival à Sahel ouvert permet de braquer les projecteurs sur le village de Mboumba, situé à 550 km de Dakar, qui est l’objet depuis maintenant dix ans d’un projet de développement par la culture. Le festival déplace la scène nationale jusque dans le lit du fleuve Sénégal, à la frontière mauritanienne, et accueille les plus grandes stars internationales, nationales et locales. A côté de ces prestations musicales, le festival propose aussi de nombreux ateliers, des rencontres artistiques et pédagogiques ainsi que des campagnes de dépistage et de consultation médicale.
Organisée dans le contexte du Covid-19, cette rencontre virtuelle s’inscrit dans le cadre du programme du Forum de Paris et des engagements à accompagner le Fes­tival. «La crise actuelle montre à quel point les dirigeants nationaux, même ceux opposés au multilatéralisme, dépendent de l’action collective pour des tâches essentielles comme la recherche et la distribution d’un vaccin, le soutien aux pays fragiles et le rétablissement d’un monde sans virus. L’action multilatérale qui a sous-tendu la création du Forum de Paris sur la paix est plus que jamais nécessaire», souligne Justin Vaïsse, directeur général du Forum de Paris sur la paix.