Nouvelle grève du Sytjust : La justice reste à l’arrêt

Le bras de fer entre le Sytjust et la Chancellerie se poursuit avec la grève de 72 h décrétée par le Bureau exécutif national du Syndicat des travailleurs de la justice, couvrant le lundi, mardi et mercredi. Et la colère des greffiers et autres va crescendo. «En autorisant au Centre de formation judiciaire (Cfj) d’assurer pendant dix jours l’initiation d’agents de l’Administration pénitentiaire au métier de greffier pour mettre à la disposition des juridictions des greffiers ad hoc en cas de grève du Sytjust, Monsieur le ministre de la Justice vient de démontrer de manière irréfragable son manque de considération à l’institution judiciaire. Par cet acte, il a par ailleurs démontré qu’il est prêt à faire régresser les travailleurs de la justice, plus particulièrement les greffiers», dénonce le syndicat qui parle «d’une farce grotesque». Il rappelle «qu’une initiation sérieuse au métier de greffier requiert une durée de deux ans dont six mois de stage pratique». Selon le Sytjust, «38 matons mal formés ne pourront pas suppléer plus de 400 greffiers et plus de 800 acteurs administratifs de la justice qui observent la grève».
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Dans le fonctionnement normal d’une justice et la composition régulière d’un tribunal ou d’une cour il ne saurait question d’un paliatif. D’ailleurs chaque a entendu parler des juridictions internationales ad hoc mises en place pour juger des criminels du fait que la justice de leur pays a démontré sa carence d’une réponse à la demande des victimes. A l’interne le greffier ad hoc que le garde des Sceaux veut heriger en règle ne sort pas de ce contexte. Pour comprendre son existence il faut remonter à l’époque de la mise en place de notre institution judiciaire quand il n’existait pas de personnel formé. C’est ainsi que nous avons connu des juges non formés (ad hoc) dans les justices de paix actuel tribunaux d’instance. Le greffier ad hoc a été institué à cette époque. C’est donc par manque et non en l’absence d’un greffier gréviste. La volonté réductrice du garde des sceaux découle de ce confinement d’un officier public voulu par le législateur à un simple temoi privilégié du tribunal qui est en lui même d’une grande portée très bien connu des acteurs judiciaire. Monsieur le garde des sceaux c’est vous et vos bras de conseillers qui voulez vous substituer au législateur et installer dans un pays normal pas en crise une justice ad hoc. Dans ce pays il y a un véritable crise de vocation pas étonnant lorsque des personnes choisies pour agir au nom de l’État confondent ce dernier avec leur personne. Ces matons appelés à la rescousse il en manque déjà dans les prisons et pourtant il y a tout une brigade à la chancellerie et dans les tribunaux. Aussi au moment où on parle de manque de magistrats si le garde voulait s’occuper du bon fonctionnement de la justice il aurait dû chercher à ramener ces derniers dans les juridictions ce qui du reste justierait une indemnité de juridicature de 800 000 pour des gens en majorité hors des juridictions. En voulant réduire la profession de greffier ils sont entrain de dégrader l’image des institutions et du pays. Une école qui accueille des étrangers de toute l’Afrique qui forme pendant deux ans des greffiers initient des matons un mois pour les remplacer. Et pourtant d’importants chantiers ne manquent pas. Après plusieurs milliards investis dans le programme sectoriel justice avec comme entre autres objectifs la mise en place de la chaîne pénale pour l’informatisation du casier judiciaire des juridictions manquent de matériels informatiques en bon état. En somme le garde des sceaux et ses collaborateurs n’ont aucune ambition pour la justice que de ternir son image par une désacralisation de l’officier public garand de la mémoire du pouvoir judiciaire.