Les ajustements constatés sur les offres «illimix» d’Orange sont dus à plusieurs facteurs. Pour le directeur général Sékou Dramé, c’est sur demande de l’Artp que les anciennes offres ont été retirées et il fallait les remplacer. Une version réfutée par des médias en ligne qui évoquent des raisons financières.

La Sonatel a réfuté une hausse tarifaire sur ses offres «illimix» et soutient le contraire. A la question de savoir pourquoi «baisser les tarifs» maintenant ? Sékou Dramé a justifié cette «volonté de maintenir accessibles les télécommunications». «On a lancé, avec l’autorisation de l’Artp, des offres spécifiques nommées Covid-19. Nous avons constaté que (…) des clients décrochaient. La fin de l’Etat d’urgence nous a amenés, sur demande de l’Artp, de retirer les offres. Il était urgent pour nous d’apporter des réponses à ces clients. Le premier mouvement, c’est une baisse tarifaire de la gamme Kirène. C’est 3 millions de clients qui ont le pouvoir d’achat le plus faible. Et qui vivent difficilement cette période de Covid-19. Il était urgent de leur apporter une réponse», a-t-il détaillé.
Selon Confidentiel La Lettre Quotidienne (Clq) du 2 août 2020, cité par Dakaractu, la raison de la «baisse tarifaire» serait tout autre. «Sonatel est aux abois depuis au moins deux ans. La bourse d’Abidjan qui est le baromètre public de la société reflète désormais une situation chaotique de Sonatel : en trois ans, la valeur de l’action a perdu 49% de son poids. Et depuis le début de l’année, elle a fondu de 29%. Cette année, le groupe a distribué moins de dividendes. Le 27 février 2020, le groupe a annoncé un dividende en baisse d’un montant de 1 225 F Cfa au titre de l’exercice 2019, soit moins de 18% par rapport au niveau de ces 4 dernières années (1 500 F Cfa). Cette annonce n’a pas rencontré l’assentiment des investisseurs, ce qui s’est traduit par une contraction brutale inédite de -13,34% de la valeur au cours du seul mois de mars. Mieux, pour arroser ses actionnaires, Sonatel a été obligée de recourir à ses fonds propres. Entre 2015 et 2018, le groupe a puisé 83 milliards sur ses fonds propres. Ainsi, ceux-ci ont fondu, passant désormais à 90 milliards… En 4 ans, Sonatel a perdu 24 milliards de bénéfices… Plusieurs réunions de crise ont été tenues entre Dakar, Paris et la direction Afrique Moyen-Orient basée au Maroc et dirigée par le Sénégalais Alioune Ndiaye. Et la décision a été prise d’augmenter les tarifs de manière intelligente», a élaboré le média en ligne.
Cet ajustement constaté sur les offres «illimix» au Sénégal va servir de test, selon Clq. Qui a précisé que «le groupe pousse à une analyse minutieuse depuis Paris de ses données et on remarquera que la part du segment Voix mobile dans le chiffre d’affaires du groupe Sonatel est passé de 66% en 2014 à 49% en 2018. Les données, elles, sont passées de 1% à 19% sur la même période. On comprendra que la stratégie du groupe est de faire consommer beaucoup de données et moins de voix pour augmenter sensiblement le chiffre d’affaires».