Monsieur le Premier ministre,
Je me permets, en ma qualité de colistière de la 13e Législature qui a participé à faire de vous le brillant député que vous avez été par le passé, de vous adresser cette contribution personnelle. Au fil de vos combats pour le Peuple, cette belle ascension qui est la vôtre vous a porté aujourd’hui au plus haut sommet de l’Etat, et c’est au Premier ministre que vous êtes devenu que je m’adresse.

Notre coalition d’alors, Ndawi askan wi/Alternative du Peuple, s’était engagée à s’inspirer, entre autres, de ces deux sources référentielles de notre belle histoire politique que sont la Charte de Kurukan Fuga ou Charte du Mandé et des Recommandations de Thierno Souleymane Baal. Si je puis me permettre un avis Monsieur le Premier ministre, continuez à les prendre en référence en lieu et place du Prophète Mahomet (Psl) que vous citez bien souvent dans vos discours. Au nom de la Charte de la laïcité et du vivre-ensemble, chers à tous les Sénégalais.

Cette charte classée patrimoine culturel universel immatériel de l’Humanité depuis 1920 est à mon humble avis le seul et unique référentiel dont vous avez besoin pour votre magistère. Vous mettriez non seulement en valeur ce pan glorieux de notre histoire qui prône le respect de la vie humaine, le droit à la vie, les principes d’égalité et de non-discrimination, de libertés individuelles, de justice, d’équité et de solidarité, mais vous participeriez également à inspirer cette jeunesse sénégalaise en quête de bravoure, d’histoire et d’inspiration.

Cela dit, parlons désormais de votre haute fonction de Coordonnateur de l’action gouvernementale. Vous présidez désormais aux destinées de notre très cher pays après un parcours qui ferait pâlir d’envie plus d’un. Et coordonner veut dire orchestrer, harmoniser, unir, pour ne citer que ces exemples. Afin de combiner harmonieusement tous ces dispositifs qui ont subi plusieurs fâcheuses manipulations au fil des alternances, le Sénégal, notre chère Patrie, a besoin d’un leader de rupture et non d’un leader de conjectures. Oui, je trouve que cet enfermement dans une opposition systématique nuit grandement à votre mission régalienne.

Monsieur le Premier ministre, même si je tiens pour acquis votre belle contribution à impulser une dynamique politique nouvelle et singulière à notre cher pays, votre réponse aux nombreuses carences que traîne notre pays n’est ni le bavardage ni la bravade. Oui, Monsieur le Premier ministre, c’est le seul luxe que vous ne pourriez vous permettre ! Parce que tout simplement, les circonstances du moment ne vous en laissent pas le choix. Et puisque c’est vous, Monsieur le Premier ministre, qui incarnez aujourd’hui cet idéal de changement, je vous encourage à hisser la barre très haut alors.

Monsieur le Premier ministre, les leaders politiques oublient bien trop souvent une chose fondamentale dans notre vie en société : chaque humain compte !
Le comprendre et ressentir les attentes de chacun.e est chose aisée. Ce qui l’est moins par contre, c’est de lui donner de la valeur et de la considération. Chaque Sénégalais compte et mérite considération. Et c’est à ce niveau que les attentes réclament satisfaction, et relever ce défi sera votre plus belle récompense.
Monsieur le Premier ministre, votre magistère est censé être la transition qui va redessiner les contours de la nouvelle gouvernance de demain, celle pour laquelle vous, votre gouvernement et les Sénégalais, toutes obédiences confondues, aspirent. Ce même magistère est censé donc dynamiter toutes les pratiques en termes de mal gouvernance, d’injustices en place depuis plusieurs décennies. Il convient, pour dynamiter une telle structure, d’adopter un nouvel état d’esprit, autre que celui auquel l’on nous a si longtemps habitués.

Monsieur le Premier ministre, la citoyenne engagée que je suis se permet cette petite piqûre de rappel afin de vous encourager à emprunter ce chemin salvateur pour le Sénégal. Le chemin n’est pas difficile, c’est le difficile qui est le chemin. Ce n’est pas tant la route qui est escarpée, c’est plutôt la capacité à surmonter les obstacles qui s’y trouvent et surtout à se donner les moyens pour en venir à bout. Réussir, c’est tout le mal que je vous souhaite !

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de ma haute considération.
Nathalie DIA
Citoyenne engagée