Pour Karim Wade, le premier président de la Cour suprême est «l’un des principaux exécutants du complot politico-judiciaire» dont il se dit victime depuis 6 ans. Raison pour laquelle, invite le candidat du Pds, le juge Mamadou Badio Camara devrait «se disqualifier» sur la question relative à son inscription sur les listes électorales dont le verdict est attendu demain.

A 24 heures du verdict de la Cour suprême relatif au rejet de son inscription, Karim Wade récuse le président de cette juridiction. Pour l’ancien ministre d’Etat, Mamadou Badio Camara est au «cœur du dispositif mis en place par Macky Sall pour instrumentaliser la justice contre ses opposants politiques». Dans une lettre envoyée hier par les services de communication du Pds, Wade-fils accuse : «Il est l’un des principaux exécutants du complot politico-judiciaire dont je suis victime depuis 6 ans. En sa qualité de Premier président de la Cour suprême, il porte une responsabilité personnelle, directe et écrasante dans les violations de mes droits fondamentaux, constatées par la Cour de justice de la Cedeao, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, ainsi que toutes les juridictions internationales qui se sont prononcées sur ma situation.»
«Le candidat du Peuple», selon ses termes, tout en rappelant que Badio Camara devait partir à la retraite depuis le 9 avril 2017, soutient que ce juge fait partie de ce «petit clan de magistrats aux ordres» de Macky Sall. «Il a piloté dans l’ombre pour le compte de son mentor Macky Sall tout le procès de la Crei. Incontes­tablement, le président de la Cour suprême a fait la preuve qu’il n’est ni impartial ni indépendant. Il n’est pas qualifié pour organiser le procès juste et équitable qui serait exigé dans tout Etat de droit», écrit Karim Wade.

«Complicité manifeste»
D’après lui, toutes ces raisons auraient dû pousser le juge Camara à «se disqualifier» dans ce dossier. «La complicité de Badio Camara avec Macky Sall est manifeste, alors que la Cour suprême a simplement à statuer sur une question de compétence qui devrait normalement entraîner le renvoi devant un autre président de Tribunal d’instance du Sénégal», a indiqué Karim Wade.
Le candidat du Pds prévient qu’il n’acceptera pas qu’un seul de ses droits «soit violé et piétiné par Macky Sall et son clan de juges aux ordres» et mènera «vigoureusement, inlassablement, un combat politique pour recouvrer tous (ses) droits de citoyen sénégalais». Enfin, Karim Wade, qui déplore le fait de ne pas obtenir justice dans son propre pays, fait savoir qu’il saisira toutes les juridictions internationales pour faire respecter ses droits fondamentaux.
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