En ma qualité de citoyen sénégalais soucieux de la situation de son pays, je me permets de vous écrire afin de vous exposer les graves problèmes que vivent les populations de la commune de Ndiébene Gandiol, située dans l’arrondissement de Rao, dans le département de Saint-Louis. Cette commune, qui regroupe vingt-neuf (29) villages et sept (7) hameaux, fut érigée depuis 2009 en communauté rurale puis en commune en 2014.

Aujourd’hui, les populations du Gandiol, plus de trente mille (30 000) habitants, vivent un calvaire indescriptible, notamment à cause de la pénurie d’eau pour les ménages et des difficultés d’accès à l’électricité.

Dans certains villages tels que Ricotte, Mboumbaye, Gantour, Ndiol…, une société étrangère (Comasel) rachète l’électricité de la Senelec pour la revendre à un prix beaucoup plus cher aux populations, composées essentiellement d’agriculteurs et de ménages à faible revenu.

Aussi, dans plusieurs villages de la commune, l’accès à l’eau est une corvée au quotidien pour les ménages. L’eau ne coule plus dans les robinets depuis plusieurs années, malgré les multiples promesses de réparation des conduites d’eau et d’amélioration de la distribution.

Paradoxalement, la mère de la Première dame, Madame Marième Faye Sall, qui a récemment déménagé dans la zone (village de Keur Boulel), a reçu le privilège de se faire raccorder sa résidence au réseau de la Senelec (qui vend l’électricité moins cher) et au réseau d’adduction d’eau potable venant directement de Saint-Louis (qui ne connait pas de pénurie), au moment où le reste des populations de Gandiol est connecté au réseau de Ndiock Sall (qui ne donne plus satisfaction aux ménages). Il faut rappeler que Keur Boulel est un village situé à trois (3) km de Ndiébene Gandiol, chef-lieu de la commune. Il a été connecté juste pour donner accès à l’électricité de manière discriminante à une seule résidence, alors que le chef de village, un vieux de cent deux (102) ans qui habite à cinquante (50) mètres, ainsi que le reste des populations qui attendent depuis plus de vingt ans (20) ans, n’ont toujours pas d’électricité. Et comme si cela ne suffisait pas, le canal du Gandiolais qui était l’espoir, la principale solution de sortie de crise pour le maraîchage dans la zone, serait bloqué à hauteur de Rao, pour protéger une société étrangère, la Scl (Société de culture légumière) qui s’active dans l’agrobusiness. Tout cela, pour que cette dernière soit exclusivement satisfaite, au détriment des autres producteurs locaux.
En espérant que les voies et moyens seront trouvés pour soulager les souffrances des populations de Gandiol, nous vous prions, Monsieur le président de la République, d’agréer l’expression de notre très haute considération et notre profond respect.
Mamadou Lamine DIOP
Ndiébène Gandiol