L’analogie est toujours présente malgré le passage officiel du Sénégal au numérique en juin 2015. Le directeur de l’Artp l’a reconnu hier mais en assurant que le Sénégal est sur la «bonne voie».
«Le Sénégal traine un déficit de décodeurs Tnt». Cette boutade d’un journaliste a mis hier mal à l’aise le directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp). Devant le directeur régional Afrique de l’Union internationale des télécommunications (Uit) Andrew Rugege, Abdou Karim Sall a fermement esquivé: «J’ai répondu à cette question.» Auparavant, il a admis que le Sénégal devait encore faire des efforts pour éradiquer totalement l’analogie. «Le Sénégal a respecté la date qui a été retenu par l’Union internationale des télécommunications (le 17 juin 2015). Nous émettons aussi bien en analogie qu’en numérique», a reconnu M. Sall hier lors de l’ouverture d’un séminaire régional sur les radiocommunications 2017, zone Afrique. Selon lui, le maillage est en train d’être fait et les décodeurs sont en train d’être vendus dans certains foyers. «Il faudrait maintenir le rythme du déploiement pour déconnecter très prochainement l’analogie et utiliser la bande 700 dans le cadre de la technologie de la 4G. Certes, il y a des choses à parfaire mais le Sénégal est sur la bonne voie», assure-t-il.
Les défis que traine le Sénégal dans la mise en place totale du numérique est un coin du voile par rapport à la situation en Afrique. D’après l’Uit, seule une vingtaine de pays a respecté le délai fixé par l’Uit concernant le passage de l’analogie au numérique. Aujourd’hui, il urge de régler cette question au risque de se faire dépasser dans la course aux avantages du numérique. «Il faudra échanger avec les uns et les autres de l’expérience qu’ils ont sur ce passage de l’analogie au numérique, mais également aider les autres à franchir ce cap important. Il faut savoir que le 2ème dividende numérique sera réutilisé dans les télécoms, afin que nous puissions disposer de spectres pour réaliser de très hauts débits», souligne Abdou Karim Sall. Car dit-il, «au moment où on est en train de mettre en place la 4G dans certains pays africains, la discussion sur la 5G a été entamée. Il faut donc anticiper sur la gestion du spectre qui, si elle n’est pas bien gérée peut nous empêcher d’être confortable dans les évolutions technologiques futures».
Durant cette rencontre qui se termine vendredi prochain, il sera question d’échanger sur le cadre actuel réglementaire de la gestion internationale des fréquences ainsi que les outils élaborés par l’Union internationale des télécommunications pour mettre en œuvre des procédures associées à l’inscription des assignations de fréquences dans le fichier de référence. Il s’agit aussi d’harmoniser le discours de l’Afrique lors de la prochaine conférence mondiale sur les télécommunications.
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