Le discours de l’opposition sur les élections n’a pas évolué, selon Abdou Latif Coulibaly. Qui constate que c’est le même que Idrissa Seck et Cie avaient tenu en 1993. L’ancien journaliste, devenu responsable du parti présidentiel, en déduit que le Code consensuel tant chanté ne l’est que lorsque l’opposition est déclarée vainqueur des élections.

Abdou Latif Coulibaly ne comprend pas l’attitude de l’opposition. Invité de l’émission le «Jury du dimanche» de I-radio hier, l’«ancien journaliste» constate que le Code n’a été «consensuel» qu’à chaque fois que l’opposition gagne des élections. Le responsable de l’Apr explique : «C’est le Code à partir duquel l’élection présidentielle de 1993 a été organisée. Puis en 1996 avec les élections municipales et en 1998 avec les Législatives. Ils (les opposants d’alors) avaient reproché au pouvoir d’avoir volé ces élections. Donc, c’est en 2000 que le Code a été consensuel, mais avant il ne l’a jamais été. En 2007, il n’était pas consensuel parce que Wade a gagné au premier tour. Et ils ont boycotté les Législatives en disant que tant qu’on ne révise pas le Code électoral, on n’ira pas aux élections.» M. Coulibaly estime de façon générale que ce qu’il connaît, c’est une «démocratie majoritaire». «Il y a une majorité qui décide et une minorité qui s’oppose et exprime son point de vue. Et quand cette opposition prend le pouvoir, il applique sa politique», dit-il.

Livre blanc de Idy2019 : «Le même discours qu’en 1993»
Analysant la Présidentielle du 24 février, l’ancien ministre retient qu’«à chaque fois que les politiques posent un problème qui semble incontournable, les Sénégalais ont décidé». Sous ce rapport, il s’en prend au livre blanc publié par la coalition Idy2019 qui relève des «fraudes» du camp du pouvoir au dernier scrutin présidentiel. Il estime que ce discours n’est pas nouveau, surtout venant de la même personne, Idrissa Seck, à l’époque directeur de campagne du candidat du Parti démocratique sénégalais. «Quand Abdoulaye Wade a perdu en 1993, ils ont présenté des résultats que nous-mêmes avions présentés dans Sud Quotidien. Mon point de vue de l’époque est le même qu’aujourd’hui. J’avais dit exactement, dans l’éditorial qu’on avait fait, ‘’Wade prend Dakar, Diouf l’attend au tournant’’. Cela veut dire que Diouf avait perdu Dakar, on l’a reconnu, mais qu’il avait gagné l’intérieur du pays et le vote. Le même discours de 1993 est revenu. A quelques nuances près, il n’y a aucun changement dans le discours et le comportement de ces gens-là», considère M. Coulibaly qui a déclaré sa candidature à la mairie de Sokone et qui trouve que l’élection du maire au suffrage universel direct est une «très bonne chose».
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