La démission de Moustapha Guirassy et de Cheikh Bamba Dièye de la Commission ad hoc «n’entrave en rien la poursuite du travail déjà entamé». C’est «l’éclairage» apporté de Abdou Mbow pour qui «il n’y a rien de nouveau sous le soleil». Il explique : «Lors de la demande de levée de l’immunité parlementaire de l’Honorable Khalifa Ababacar Sall, le président Madické Niang, alors président du groupe parlementaire de l’opposition parlementaire, avait démissionné et cela n’avait pas empêché à la Commission de terminer son travail.» Le premier vice-président de l’Assemblée nationale constate que l’opposition parlementaire a d’abord voulu faire croire à l’opinion que les documents adressés à l’Assemblée nationale «ne visaient pas nommément Ousmane Sonko, mais plutôt X». «A leur grande surprise, explique M. Mbow, quand ils ont consulté les documents dans le bureau du président de la Commission, ils se sont rendu compte que le nommé Ousmane Sonko est bien la personne visée et, mieux, ils ont même eu accès au dossier qui a accompagné la requête du juge d’instruction transmise par le ministre de la Justice, garde des Sceaux.» Le responsable de l’Apr estime qu’après cette «déconvenue dans cette tentative de manipulation avortée de l’opinion», Guirassy et Cie ont demandé aux membres de la Commission ad hoc d’auditionner Adji Sarr et autres pour éclaircir davantage le travail.
«Ils font dans
la manipulation
et la calomnie»
Les députés de l’opposition estiment que la Commission ad hoc «doit jouer le rôle de juge d’instruction du Parlement». Abdou Mbow s’en étonne : «Depuis quand nos collègues de l’opposition, qui ont toujours crié sur tous les toits en parlant de la séparation des pouvoirs, ont subitement accepté de jumeler le pouvoir législatif et judiciaire ?» Mais en plus, relève-t-il, «il n’est nullement prévu» à l’article 52 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale au niveau des travaux de cette commission «d’entendre, outre le député, une autre personne». C’est pourquoi il trouve que les élus de l’opposition font dans «la manipulation et la calomnie» parce que «leurs gesticulations ne reposent sur aucun argument juridique». Abdou Mbow rappelle à ses collègues que «si l’immunité a pour vocation de protéger le mandat du parlementaire et de garantir son indépendance dans l’exercice de ses fonctions, ce régime protecteur dérogatoire du droit commun n’a pas pour objet d’assurer une impunité au député ou faire entrave à l’exercice du pouvoir judiciaire». Et puis, ajoute-t-il, «lever l’immunité d’un collègue ne remet nullement en cause la présomption d’innocence qui prévaut au profit du collègue incriminé». Par conséquent, il invite les députés de l’opposition à laisser la Commission ad hoc «travailler en toute sérénité dans le respect du principe de confidentialité qui entoure nécessairement l’exercice de sa mission».