S’adressant aux acteurs du secteur informel qui prenaient part à la journée dédiée à la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad), dans le cadre de la 32e édition de la Fidak, Abdoulaye Sow, président de la Cciad, a invité ces derniers à la formalisation. Il a précisé que la formalisation ne se limite pas à l’acquisition de documents juridiques.Par Dialigué FAYE –

Le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad) invite les acteurs du secteur informel à se formaliser pour être plus compétitifs. «La formalisation ne se résume pas à l’acquisition de documents comme le registre de commerce, le Ninea, entre autres. C’est une étape importante certes, mais il faut une bonne structuration avec la tenue d’une comptabilité, l’inscription sur des programmes de qualité, le développement de stratégie marketing, l’accès à l’internet, etc.», a indiqué Abdoulaye Sow aux acteurs qui prenaient part hier à la journée dédiée à la Cciad dans le cadre de la 32e édition de la Foire internationale de Dakar (Fidak).

Le thème choisi dans le cadre de cette journée est «Trans­formation de l’économie informelle : la contribution de la Chambre de commerce». Intro­duisant ce sujet, le Secrétaire général de la Cciad a précisé que «le fait de passer dans le secteur informel n’est pas mauvais, mais avec l’accompagnement de l’Etat, on devrait tendre vers le secteur dit formel». «Le secteur informel est un passage pour aller vers la formalisation, mais on ne doit pas y rester indéfiniment», enseigne Dr Mbaye Chimère Ndiaye. Qui rappelle que «l’économie sénégalaise se caractérise par une forte présence du secteur informel». Pour preuve, il dépoussière des statistiques de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) de 2018 faisant état d’une contribution dudit secteur à hauteur de «41, 6% au Pib et 39, 8% à la production nationale». «Le secteur informel est présent dans presque toutes les branches de l’économie et constitue un important pourvoyeur d’emplois ; L’emploi dans le secteur informel est estimé à 60% de l’emploi total non agricole.

Dans le nouveau référentiel Sénégal 2050, si les ratios actuels d’actifs, de taux d’emploi, de proportion de l’informel et de taux de chômage et de pauvreté demeurent les mêmes dans vingt-cinq ans, le nombre de travailleurs informels passerait d’1, 8 à 4 millions de personnes. Si l’Etat ne prend pas de décision forte, ça va augmenter. Donc, l’Etat a intérêt à accompagner ce secteur informel vers une formalisation adaptée. L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) également de par ses études, en 2022, avait trouvé que 40% de la valeur ajoutée nationale provenaient du secteur informel, démontrant son rôle central dans l’élaboration des comptes de la Nation et dans la production économique du pays. En 2022, environ trois millions cinq cent mille personnes étaient actives dans ce secteur», renseigne Dr Ndiaye.
Ainsi suggère-t-il d’accompagner, d’encadrer ce secteur informel, afin de lui permettre d’être compétitif. Car on ne peut plus le sortir de l’économie nationale. Il recommande aussi à l’Etat d’améliorer l’accès à l’éducation et la qualité de l’enseignement. Pour cela, il appelle «des réformes de l’éducation destinées à promouvoir un accès équitable et à maintenir les élèves/apprenants dans le circuit scolaire jusqu’à la fin du cycle secondaire, conjuguées à une large palette de formations techniques et professionnelles», mais également à la mise en place d’un système fiscal incitatif. Car, explique le Sg, une simplification de la politique fiscale et une baisse des taux réduisent l’informalité.

En ce sens, la Cciad, selon son président, «s’est résolument engagée à travers ses différentes commissions, en particulier celle en charge de la formalisation du secteur informel, à apporter sa contribution pour amener les entreprises à se formaliser. Ceci passe par la mise en place d’un cadre plus incitatif, surtout pour les Pme /Pmi qui constituent l’essentiel de notre tissu économique, mais également par un accompagnent constant en matière d’informations économiques et commerciales».
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